
Caractéristiques du jeu
- Catégorie(s) : RPG
- Editeur(s) : KOEI TECMO EUROPE
- Développeurs(s) : Gust
- Sous-Titres : Anglais (patch français à venir)
- Date de sortie : 29/01/2021
- Joueur(s) : 1
- Taille : 6216,00 MB
- Classe d’âge : 12 ans
Un peu plus d’un an après la sortie du premier opus, la licence Atelier revient sur Switch dans Atelier Ryza 2 : Les Légendes Oubliées et Le Secret de la Fée. Fort d’un succès inattendu en 2019, ce nouveau JRPG a su trouver sa place en Occident, là où nombre de ses collègues se cassent les dents hors du pays du Soleil levant. La recette était pourtant simple : des personnages attachants, un gameplay novateur, bien qu’ancré dans les codes du genre, des designs charmeurs, et une difficulté accessible. Mais est-ce que ce nouveau titre réussira encore l’exploit de conquérir les joueurs du monde entier ? Malheureusement, rien n’est moins sûr…
3 ans après sa première aventure, nous retrouvons Reisalin Stout, alias Ryza, une alchimiste du village de Rasenboden sur l’île de Kurken, alors qu’elle vient d’être mandatée par le maire pour découvrir le secret caché derrière une pierre somme toute peu commune. Persuadée de pouvoir en apprendre plus sur cet étrange caillou grâce à l’alchimie, notre héroïne s’est rendue à la capitale royale, Ashra-am Baird, pour retrouver ses fidèles compagnons. L’un d’eux, Tao Mongarten, lui a justement écrit une lettre pour lui expliquer qu’il a découvert d’étranges ruines à proximité de la ville, et qu’il pense qu’elles ont un lien avec l’alchimie. Ryza et ses amis, et d’autres nouveaux personnages hauts en couleur vont ainsi partir en quête de la vérité pour percer tous les secrets de ces étranges découvertes.
Un scénario qui tient la route et qui nous plonge vite dans cet univers toujours aussi attachant, mais les bémols vont vite s’accumuler. Tout d’abord, les interactions entre les personnages sont d’une vacuité abyssale. Tout le monde parle pour ne rien dire, et l’histoire avance mollement grâce à des découvertes qui sont au final vite noyées sous de nouveaux dialogues tous plus niais les uns que les autres. Du côté du gameplay, on retrouve l’énorme place que prend le crafting dans l’aventure. Ryza étant une alchimiste, le but premier est de réunir de nombreux ingrédients et de les assembler dans son chaudron (alchimiste ou sorcière ?) afin de créer différents items : des objets de soin, des bombes, des armes et autres joyeusetés. Cette partie-là est toujours très appréciable, même si elle peut être un peu redondante au cours du temps.
Au début du jeu, il est également très courant de se retrouver avec les poches pleines, et de devoir faire des aller-retour entre le monde semi-ouvert et la chambre de Ryza pour stocker tout ça dans son coffre sans fond, c’est assez frustrant, mais le jeu intègre un arbre des compétences qui permet notamment d’agrandir le stockage. Cet arbre représente un des points forts du jeu, puisqu’il pousse le joueur à crafter et à explorer toujours plus en quête de nouveaux matériaux, et ainsi débloquer de nouvelles recettes. Les matériaux vont pouvoir être récupérés sur la carte, par exemple dans des buissons, des zones rocheuses, et certains ne seront accessibles que plus loin dans l’aventure en découvrant de nouveaux outils.
Mais bien évidemment, comme tout bon RPG qui se respecte, beaucoup de matériaux vont être récupérables en tuant des monstres. Et c’est là qu’on arrive au plus gros point faible du jeu : les combats. Ils sont d’une facilité déconcertante. Entendons-nous bien, le jeu s’adresse à tout le monde, et il est bien normal que certains RPG soient plus faciles que d’autres pour plaire à un public peu coutumier du genre. Mais ici, la difficulté est tout simplement inexistante, j’ai même personnellement fait le test de lâcher la manette durant certains combats, et je n’ai tout de même pas perdu ! Comme souvent dans les RPG, les combats se font au tour par tour, et chaque membre de l’équipe peut attaquer quand il obtient un certain nombre de points d’action, qui apparaissent plus rapidement lors de combos par exemple. Mais les monstres, même s’ils sont en supériorité numérique, ne parviennent jamais à mettre KO ne serait-ce qu’un seul membre de l’équipe. Il y a bien des boss, mais quand on fait leur rencontre, on a déjà tellement pratiqué l’alchimie qu’on a de quoi les mettre à terre en quelques minutes simplement en leur lançant n’importe quoi à la figure. Il est normal de faire des jeux plus accessibles, mais de là à effacer totalement le défi, sel du RPG pour nous donner envie de progresser, de créer des stratégies, et de nous donner un sentiment d’accomplissement une fois qu’on a passé un boss complexe, il y a un monde. Finalement, la partie combat étant inintéressante, le jeu devient très vite lassant.
Donnons tout de même un bon point à la direction artistique. Les graphismes reprennent ceux du premier opus qui avait su charmer les foules. Le monde mêle une esthétique européenne préindustrielle à un univers féerique, et c’est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux lieux. Il en va de même pour les personnages, chacun d’eux a été travaillé avec soin, même si on tombe une nouvelle fois dans le cliché du personnage masculin un peu bourru au grand cœur, et de son penchant féminin avec en prime une poitrine défiant les lois de la physique. Notons d’ailleurs que le jeu tombe parfois dans des passages très racoleurs, ce qui ne joue pas du tout en sa faveur. Je garderai l’image d’un jeu où plus d’attention a été portée sur le fait de rendre les vêtements des personnages féminins transparents sous la pluie que sur celui de rendre les combats plus complexes…
Le sound design quant à lui est également un point fort, les musiques sont entraînantes, les doublages en japonais extrêmement convaincants et vivants, et tout cela participe à créer un univers qui se tient.
En ce qui concerne la durée de vie, l’histoire se cloture en une vingtaine d’heures. Certes, le scénario fonctionne et donne envie d’en savoir plus sur ce qu’il se trame à propos des mystérieuses ruines et de la pierre magique, mais dans un jeu vidéo, une bonne histoire ne fait pas tout, loin de là.
Atelier Ryza 2 : Les Légendes Oubliées et Le Secret de la Fée est une énorme déception. Le premier opus avait pourtant beaucoup fait parler de lui, et à raison, mais son petit frère n’a pas su réitérer l’expérience. Un titre beaucoup trop simple, dans tous les sens du terme : trop facile au point de gâcher tout ce qui fait un bon RPG malgré un système de combat qui a du potentiel, trop simplet dans ses dialogues, et très enclin à essayer de retenir le joueur en lui montrant des scènes racoleuses et inutiles. Peut-être que les immenses fans du premier y trouveront leur compte. Retrouver ces têtes connues des années plus tard peut offrir un côté nostalgie. Néanmoins, le titre souffre du syndrome de la suite moins inspirée.
Ce test de Atelier Ryza 2 : Les Légendes Oubliées et Le Secret de la Fée sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.
EN BREF
Les +
- Le crafting
- La direction artistique
- Le doublage
Les –
- Des dialogues vides
- Beaucoup trop facile
- Un gameplay lassant
- Des passages racoleurs
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Testeur et Administrateur, Traducteur audiovisuel dans le vrai monde de la réalité véritable