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Test : Catherine: Full Body sur Nintendo Switch

Caractéristiques du jeu

  • Catégorie(s) : Action, Casse-tête
  •  Editeur(s) : SEGA
  • Développeurs(s) : Atlus ; Studio Zero
  •  Voix : Anglais, Japonais
  • Sous-Titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien
  • Date de sortie : 07/07/2020
  • Joueur(s) : 1-2
  • Taille : 14632,00 MB
  • Classe d’âge : 18+

Introduction

Il y a des jeux qu’on ne s’attend pas à voir débarquer sur notre console fétiche, et Catherine est de ceux-là. Trop cru, trop pin-up et trop de sous-entendus sexuels pour une console Nintendo, non, décidément personne ne l’avait vu venir, et pourtant ! Cette version remasterisée et enrichie du titre sorti en 2011 avait d’abord été annoncée sur PS4 et Vita, puis son portage sur Switch avait défrayé la chronique il y a quelques mois. C’est désormais chose faite, Catherine est bien là, ce qui permet aux malheureux qui l’avaient manqué depuis sa sortie initiale de pallier ce contretemps, que ce soit partout en mode portable ou sur la TV. Mais attention, ce n’est pas le genre de jeux auquel on joue devant ses parents ou ses petits frères et sœurs…

Catherine est le parfait mélange entre un puzzle game et un visual novel, nous faisant suivre la vie de Vincent, un jeune homme en proie au doute dans sa vie amoureuse, qui vit d’atroces cauchemars mettant toute sa relation en question chaque nuit. Empêtré dans une relation longue avec sa compagne Katherine qui commence à lui mettre la pression vis-à-vis du mariage et de la parentalité, Vincent a une aventure avec une blonde sulfureuse du nom de Catherine (il ne faut pas s’y perdre). Terrassé de remords et de culpabilité, notre héros va ainsi devoir se sortir de cette situation en jonglant entre les SMS incessants et de plus en plus torrides de Catherine qui vient lui rendre visite les soirs, et ses mensonges toujours plus lourds qu’il doit inventer pour ne pas perdre Katherine. Toutes les nuits, Vincent fait face à ses démons dans la partie puzzle game du jeu, notre héros doit ainsi grimper un escalier sans fin pour espérer s’échapper de ce monde onirique sordide où les autres hommes sont changés en moutons, et où la mort dans le cauchemar peut mener à un véritable décès… Parviendra-t-il à se débarrasser de Catherine, à reconquérir Katherine et à comprendre d’où viennent ces maudits cauchemars et ce qu’ils veulent dire ? C’est le joueur qui aura en main les cartes de la vie de Vincent et qui en décidera.

Le scénario original de Catherine a été enrichi dans cette version Full Body, ajoutant un autre personnage du nom de Rin qui amène une autre facette de la féminité, Katherine étant la femme posée mais résolument forte et qui tient Vincent dans une main de fer, Catherine la femme libérée et sans attaches qui réveille le désir du héros, et Rin la femme gentille, empathique, qui apporte au jeune homme un réconfort psychologique très important. En 2011, Catherine avait déjà fait l’objet de nombreuses critiques, parce que le titre tentait d’apporter une réflexion sur le couple, mais en usant d’un personnage plutôt lâche, qu’on essayait de nous faire apprécier malgré son rapport aux femmes qu’il traitait d’une manière très problématique, mais la majorité des joueurs avaient déjà bien saisi le malaise, et la maladresse d’Atlus dans leur écriture. Dans cette nouvelle version, le scénario de base a été conservé, mais les ajouts permettent de moderniser le discours, apportant de nouveaux sujets comme le traitement de personnages LGBTQ+, ce qui ne veut pas dire que les choses sont bien faites, loin de là, le titre reste souvent sexiste, et il est à peu près clair qu’aucune personne homosexuelle ou transgenre n’a participé à l’écriture des nouveaux personnages censés les représenter tant ils sont clichés. Il faut bien avoir cela en tête quand on lance Catherine: Full Body, le jeu est très bon, le scénario tient le joueur en haleine, mais la façon dont de nombreux thèmes sont abordés peut nous faire grincer des dents. De ce côté là, le constat est doux-amer.

Catherine: Full Body est un excellent portage sur Switch, un de ceux qui peuvent vraiment nous ébahir. Le jeu tourne incroyablement bien, les graphismes sont à peine allégés par rapport aux versions concurrentes, et les commandes s’adaptent parfaitement aux joycons. Chaque jour, le joueur va suivre Vincent dans ses relations avec ses amours, ses amis, et devra faire des choix qui auront un impact sur le déroulement de l’histoire. Ensuite, chaque nuit va amener un nouveau cauchemar où il faudra aider Vincent à s’échapper en le faisant grimper toujours plus haut en poussant et tirant des blocs sur lesquels circuler, et en résolvant les puzzles qui mettront un frein à son escalade. Une fois chaque niveau terminé, une question va être posée à Vincent par rapport à sa vie intime et son rapport aux autres et aux femmes en général, et la réponse du joueur aura là encore un impact sur les événements à suivre. Il est d’ailleurs amusant de jouer avec le mode online activé, car on peut alors voir les statistiques des réponses des autres joueurs.

En plus des ajouts scénaristiques, cette version Full Body ajoute de nouvelles manières de jouer, par exemple en proposant des niveaux remaniés pour que les anciens joueurs y trouvent leur compte, ou alors un mode où l’on peut laisser les niveaux êtres complétés automatiquement si l’on a juste envie de suivre l’histoire des personnages, à la manière d’un visual novel plus classique. Cette version intègre également tous les DLC de la version PS4, et propose de nouvelles voix venues de la licence Persona pour les personnages de Catherine, Katherine et Rin (voix qu’on peut choisir de changer ou non, et de passer de l’anglais au japonais selon notre envie). Enfin, il y a aussi l’ajout d’une paire de lunettes plutôt étrange qui va permettre au joueur de voir tous les personnages en sous-vêtements, on applaudira le bon goût de cette nouveauté sans doute primordiale…

Rassurons tout de même les nouveaux joueurs sur le côté sexuel du titre, certes sa promo a beaucoup été menée sur ce point, parce qu’il est bien évident que tout ce qui est racoleur fait vendre, mais rien n’est jamais vraiment explicite, et ce n’est pas le centre du jeu. Des dialogues et des images suggestives oui, mais pas non plus de pornographie, le vice n’est pas poussé jusque là, et cette nouvelle version aurait d’ailleurs pu tenter de se passer de cette facette du jeu qui n’a finalement pas grand intérêt.

Galerie D’images

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Conclusion

Que l’on ait déjà joué à Catherine ou que ce soit notre première fois, cette version Switch saura être appréciée de tous. Le mélange du visual novel et du puzzle game est une recette qui marche toujours presque 10 ans après, et la rejouabilité du titre est sa grande force. On regrettera les poncifs racoleurs qui auraient pu être écartés dans cette nouvelle version, et la gestion très malhabile des personnages féminins qui a été conservée, en en rajoutant une couche avec de nouveaux sujets qui ne sont clairement pas maîtrisés et qui pourraient blesser les personnes concernées. Catherine: Full Body reste un très bon titre qui sait captiver, dont le gameplay est sans faille et dont les graphismes et les doublages sont incroyablement bien réalisés. Les fans du titre original pourront retrouver ce qu’ils aimaient, et les nouveaux joueurs découvrir une pépite vidéoludique, tout en étant conscients de ses aspects quelque peu problématiques.

Ce test Switch de Catherine: Full Body a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.

En bref

Avantages

  • Portage réussi
  • Histoire captivante
  • Gameplay addictif 
  • Bonne rejouabilité 

Défauts

  • Parfois racoleur 
  • Traitement problématique de certains sujets

Notre Note :
4/5