Caractéristiques du jeu
- Catégorie(s) : Puzzle game, Aventure
- Editeur(s) : Ratalaika Games
- Développeurs(s) : Jesse Makkonen
- Voix : N/A
- Sous-Titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Coréen, Portugais, Russe, Chinois
- Date de sortie : 10/07/2020
- Joueur(s) : 1
- Taille : 401,00 MB
- Classe d’âge : 16+
Price est un huissier de justice tout ce qu’il y a de plus respectable. Pourtant, le jeune homme ne supporte plus l’idée d’avoir détruit les vies de tous ces gens qu’il a mis à la porte de chez eux. C’est pourquoi il a décidé d’en finir en se faisant sauter la tête avec un fusil. Cependant, au moment où il s’apprête à appuyer sur la détente quelque chose d’étrange va se produire…
Il y a des jeux auxquels on joue et qu’on oublie aussitôt et il y a ceux qui vous marquent au fer rouge pour le reste de votre vie. Distraint 2 fait incontestablement partie de cette deuxième catégorie. C’est pourquoi, une fois n’est pas coutume, j’ai décidé d’écrire ce test à la première personne afin de vous livrer de la façon la plus juste possible mon ressenti après avoir fini ce soft.
Avant de parler de l’histoire du jeu, je voudrais commencer par son gameplay qui est assez simple à résumer. Distraint 2 est basé sur de courtes saynètes que le joueur doit terminer en résolvant des énigmes dispersées dans des pièces à explorer à l’horizontale. En passant, l’ajout de deux énormes bandes noires apporte à ce système un effet cinématographique qui n’est pas déplaisant. Mais revenons au gameplay, comme dans un jeu classique, vous devrez parler à des personnages, examiner des objets et en ramasser d’autres que vous devrez combiner pour débloquer les cinématiques. Tout ceci se fait avec une facilité enfantine puisque le stick droit sert à se déplacer, le bouton A à faire les actions et le stick gauche à choisir les objets dans son inventaire (qui apparaît automatiquement lorsqu’une action peut-être lancée). Dès les premières secondes, la prise en main est donc faite.
D’un point de vue graphique, si le développeur, Jesse Makkonen, semble avoir choisi la facilité en optant pour le pixel art, il n’en est rien. Certes, pour un néophyte Distraint 2 peut paraître être une bouillie de pixel, cependant le jeu nous offre de véritables moments de magie en terme d’effets visuels. Des visages qui se transforment, des ombres inquiétantes, tout est fait ici pour nous mettre à la place de ce pauvre Price et que dire de ces musiques ? Parvenir à maintenir la pression chez le joueur simplement avec des thèmes au format MIDI… Chapeau bas, Monsieur Makkonen ! Tout ceci m’amène donc au point le plus réussi pour moi, le scénario.
Jesse Makkonen est un véritable conteur. Dès les premières secondes du jeu, j’ai été happé dans son univers, à priori très glauque et qui s’avère pourtant très bienveillant. Sans trop dévoiler l’intrigue, le sort que Distraint 2 réserve à son héros m’a particulièrement touché. Cet homme meurtri, ne pouvant même plus s’accepter alors qu’il ne fait que son travail, cache quelque chose de beaucoup plus profond et surtout bouleversant. Alors, bien sûr, nous n’évitons pas quelques clichés du genre. Certains passages du jeu lorgnant franchement sur l’histoire du Noël de Monsieur Scrooge, mais qu’importe l’essentiel est là et le soft m’a fait vivre une expérience que j’ai trouvé unique dans le monde vidéo-ludique. Jamais un jeu ne m’avait touché aussi profondément, et cela avec trois fois rien.
Jesse Makkonen joue à fond sur notre empathie, car plus nous avançons dans le jeu et plus Price paraît fragile et donc humain. Nous avons tous nos “cadavres” et nous avons tous appris à vivre avec. Pourtant, Distraint 2 nous montre justement qu’il y a d’autres issues possibles que le déni. Qu’il faut parfois apprendre à regarder en arrière pour aller de l’avant et surtout que nous sommes souvent notre pire ennemi. D’ailleurs même le nom du héros est une mascarade, un peu comme dans The Truman Show. En effet, appeler Price (qui veut dire prix) un homme qui avait peur de la misère à un point tel qu’il a vendu son âme pour réussir, a de quoi faire sourire.
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Plus qu’un jeu, c’est une véritable expérience qui nous est offerte avec Distraint 2. Une sorte de roman interactif au scénario aussi original qu’il fait du bien. Pourtant, à ce concert de louanges viennent s’ajouter deux bémols. Le premier réside dans la durée de vie du jeu, puisque seulement 3 à 4 heures vous seront nécessaires pour le finir. Un détail d’autant plus ennuyeux que le prix de Distraint 2 est un peu élevé. Le second point noir vient des bruitages très énervants, ce qui gâche les superbes morceaux qui composent la bande originale. Quoi qu’il en soit, je ne saurais que vous conseiller de découvrir Distraint 2, un soft qui prouve que la simplicité n’est pas forcément signe de faiblesse.
Ce test de Distraint 2 sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.
En bref
Avantages
- Un scénario extrêmement bien pensé
- Une prise en main intuitive
- Une bande originale exceptionnelle
- Un jeu qui fait du bien
Défauts
- Une durée de vie bien trop courte
- Des bruitages qui tapent sur le système
- Un prix un brin excessif
Notre Note :
4/5
