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Test : Garden Story sur Nintendo Switch

Caractéristiques du jeu

  • Sous-Titres : Anglais
  • Date de sortie : 11/08/2021
  • Joueur(s) : 1 joueur
  • Taille : 203 Mb
  • Classe d’âge : 7 ans

Ce test de Garden Story sur Nintendo Switch a été réalisé sur une partie complète de 20 heures.


Nous vivons sur une planète merveilleuse puisque c’est la seule dans notre système solaire où l’on peut trouver diverses sortes de bonbons. Il y a les bonbons qui fédèrent comme les Dragibus, les Tagada, ou les Schtroumpfs; d’autres plus audacieux comme les Bananes Haribo, la réglisse ou les Têtes Brûlées. Il y a ceux qui piquent, ceux qui collent, ceux qui fondent, ceux qui durent des plombes, ceux qui foutent du sucre plein les doigts et il y a ceux qui n’ont rien de particulier sinon qu’ils donnent toujours un petit sourire content quand on en trouve un. Dans les jeux vidéos c’est pareil. Il y a tout un tas de bonbons de diverses formes, couleur, goût et durée. Et puis de temps en temps on tombe sur une petite chose qui n’a pas l’air de vouloir renverser la table mais qui a le mérite de nous entraîner dans une aventure toute douce qui donne un sourire apaisé.


Développé par une seule personne, Picogram, Garden Story est un de ces jeux-là. Dévoilé l’an dernier sans plus de précision qu’un vague 2021, son esthétique faite de petits pixels colorés s’animant dans un monde étrange m’avait tapé dans l’oeil. Et puis nous étions restés sans grande nouvelle jusqu’à ce que, SURPRISE, il réapparaisse au dernier Indie World avec la mention “Disponible maintenant”. J’attrapais donc ma Nintendo Switch, refermais la fenêtre où je regardais klaxonner les voitures dans ce doux fumet que seul Paris et Grenoble peuvent offrir et plongeais alors dans ce petit monde insouciant que j’avais tant attendu.

Vous incarnerez Concord. Malgré ce nom étrange, votre personnage n’est pas une place de Paris où arrive le Tour de France, mais un petit grain de raisin. Vous êtes un habitant du mystérieux endroit appelé “The Grove”, le bosquet. Auparavant un lieu où l’Arbre Sacré faisait prospérer le Vivant autour de lui, c’est désormais une terre morcelée, désunie et dangereuse pour ses habitants puisque la Pourriture ravage et ronge de plus en plus cet ancien paradis. Quatre villages forment ce petit monde : Hamlet Spring, Summer Bar, Autumn Town et Winter Glade. Chaque village était protégé par un Gardien, disparus depuis. Ne subsiste que Plum, défenseur d’Hamlet Spring qui vous prit un jour sous son aile. Mais ce dernier doit partir en hâte donner un coup de main à Winter Glade. N’ayant pas le temps de vous expliquer, il vous dit que tout s’éclaircira au fur et à mesure, de ne pas avoir peur et que vous avez l’étoffe d’être un Gardien vous aussi. Puis il se barre, vous laissant avec votre petit arme en bois, quelques recommandations et beaucoup d’inquiétudes.. Serez-vous à la hauteur ?

Vous parcourrez au fil de vos aventures les quatre lieux principaux de The Grove. Chacun possède sa particularité, que ce soit le caractère de ses habitants, la nature du mal qui l’accable ou encore de nouvelles mécaniques à explorer ensuite partout où vous êtes passés. Si arriver dans une zone vous y bloque jusqu’à ce que vous ayez fini le donjon de celle-ci; une fois le Mal local éradiqué vous pourrez retourner dans les autres endroits déjà visités. Vous voyez cette ombre scintillante dans l’eau du début du jeu ? La canne à pêche obtenue sur la plage va enfin vous dire de quoi il s’agit. Cette étrange orbe que vous ne pouviez pas briser à Summer Bar ? Et si vous utilisiez la serpe d’Autumn Town pour récupérer son contenu ? Le principe de backtracking est savamment mené, et nous met d’abord face à l’impossibilité de débloquer certaines choses pour nous donner envie de revenir assouvir nos frustrations quand le jeu nous le permettra.

Mais Garden Story, ce n’est pas que taper des ennemis et explorer des lieux en tout genre. En tant que Gardien, vous devrez aussi aider la communauté de bien d’autres façons. Recueillir des ressources afin de rebâtir les bibliothèques, lieux précieux de l’histoire de The Grove. Vous devrez réparer les ponts brisés et réunir ainsi les familles, retaper les puits de rosée pour que chaque habitant puisse y boire ou encore fournir divers objets dont auront besoin les habitants. Chaque journée vous donne son lot de tâches à accomplir. Et chaque tâche accomplie vous donne son lot de moulaga dans votre boîte aux lettres le lendemain. Cet aspect du jeu aurait pu être redondant mais il prend suffisamment peu de temps pour avoir une balance implication/récompense en faveur de la récompense justement. D’autant plus qu’il permet de débloquer plus d’objets dans les boutiques et plus d’améliorations pour votre équipement, vous auriez tort de vous priver. La partie “maintenance” du titre est probablement la plus paisible. Rappelant les instants calmes d’un Stardew Valley, la gestion du temps y est cependant moins punitive. L’heure de la journée n’interviendra que rarement et aller au lit n’est jamais obligatoire : exit le stress de se retrouver à l’autre bout de la map quand vous devriez être couché depuis longtemps. On se demande alors à quoi sert l’indication de l’heure de la journée.

L’heure du coucher, c’est aussi l’occasion de faire le bilan sur votre journée et vos accomplissements. Vous ne pouvez utiliser votre lit que le soir et vous aurez alors accès à vos statistiques (chacune influant sur votre stamina, vos points de vie, votre chance de looter des matériaux rares etc) et vos souvenirs : des moments forts accomplis dans le jeu (souvent sans faire exprès) qui vous donneront divers avantages placés sous le signe des personnages importants du jeu. Vous pouvez alors vous constituer un personnage “à la carte” suivant vos envies du moment : casser du monstre plus vite, récolter plus de ressources et des mieux, vous déplacer plus rapidement afin d’explorer ? C’est vous qui voyez.

Enfin, Garden Story, c’est aussi une direction artistique que je ne saurais que trop bien qualifier de “purée, que tout est mignon et cool”. Tout en petit pixel et dans des tons colorés vifs et pastels à la fois, l’univers chamarré de Picogram rappelle cette agréable débilité qu’offre Earthbound. J’ignore si c’est une des références de Picogram, mais le ton de l’écriture couplé à ces graphismes crunchy m’y a fait beaucoup penser. La musique, asseyant une identité très vite à chaque lieu, accomplit l’exploit de rentrer instantanément dans la tête sans jamais être répétitive ou agaçante. Les bruitages suivent cette mouvance et même ma copine qui se lasse très vite des musiques de jeu vidéo n’a rien dit alors que je jouais parfois au lit avec les haut-parleurs tandis qu’elle dormait. Gage de qualité s’il en est.


Ainsi Garden Story qui m’avait tapé dans l’oeil à son annonce a réussi à se faire une place dans mon coeur sans aucune difficulté. Ce mélange d’aventure, d’apaisants moments plus calmes, son humour absurde, sa direction artistique mignonne et son écriture plus profonde qu’il n’y paraît m’ont rendu amoureux dès les premières heures de jeu. Développé par une seule personne, il fait partie de ces petits bonbons qui font toujours un bien fou et donnent de l’espoir quant au jeu indépendant. Foncez dessus, allez vous perdre dans The Grove et combattez le mal tout en retapant des ponts afin de réunir des grenouilles fâchées.

Ce test de Garden Story sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.


EN BREF

Les +

  • Une écriture super cool
  • Une DA super cool
  • Un personnage super cool
  • Un univers super cool
  • Un gameplay super cool

Les –

  • Les combats sont parfois un peu imprécis
  • Quelques ralentissements dans certaines zones
  • Demande un assez bon niveau d’anglais (argot, expressions familières etc.)
  • Vous colle la Nintendo Switch aux mains et ne vous permet plus de la lâcher

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