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Test : Gods Will Fall sur Nintendo Switch

Caractéristiques du jeu

  • Sous-Titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Russe, Chinois
  • Date de sortie : 29 janvier 2021
  • Joueur(s) : 1
  • Taille : 6898 Mb
  • Classe d’âge : 12 ans

Si comme moi vous êtes né entre 1959 et 2021, il y a de fortes chances pour que vous ayez eu entre les mains un album des aventures d’Astérix. Peignant un visage comique et exagéré de nos ancêtres les Gaulois, il n’est pas rare d’y trouver çà et là des jurons (alors qu’en vrai les Français ne disent jamais de gros mots). Par Toutatis, par Cernunnos, par Belenos. Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait ces dieux ? Moi non plus, mais Gods Will Fall répond quand même à la question, et vous n’en mènerez pas large une fois mis devant la réponse.


Notre histoire commence avec une jolie légende contant l’histoire douce d’un pays gouverné par les Dieux. Aimant les Hommes et leur prodiguant joies et bon-. Non pardon, je me suis trompé de fiche, je reprends.

Notre histoire commence dans un monde où les Dieux règnent en maître. Offrant le don de vie aux Hommes, ils les placent ainsi sous le joug éternel d’une adoration sans faille. Dussiez-vous leur manquer de respect ou les craindre un peu moins que la veille, et vous étiez promis à une mort lente et douloureuse. Mais un jour, les Hommes en eurent assez et prirent leur courage et leurs bateaux à deux mains. Naviguant en direction du pays de leurs maîtres, ils s’essuyèrent à leur fureur. Tous périrent dans d’affreux naufrages. Tous ? Non ! Une bande d’irréductibles guerrières et guerriers survécurent au naufrage et s’échouèrent sur les rives tant convoitées. Au nombre de huit, ils étaient bien décidés à affronter leurs omnipotents tortionnaires, et jamais ne connaîtraient le répit avant que le dernier naufragé ne soit tombé, ou que le dernier dieu ne se soit fait fumer sa race.

Vous incarnez donc l’espoir de l’humanité. Le dernier et le seul à vrai dire, et cet espoir se place en huit combattantes et combattants. Gods Will Fall commence en effet avec l’arrivée des survivants sur les rives du pays divin. Faisant office de hub central, cette contrée mystérieuse se laisse parcourir sans aucun danger. Elle regorge de secrets, d’endroits calmes mais aussi de portes vers les mortels royaumes. Au nombre de dix, chaque donjon est régi par une divinité servant de boss de fin de niveau.

Composés d’environnements variés allant d’un marais putride à un ossuaire sordide en passant par des champs enflammés et des forges infernales; tous les royaumes sont de vrais biomes qu’on prend plaisir à explorer (même en prenant en compte les nombreux monstres qui les parcourent et dont le seul but est de vous occire). Dans ces endroits, seul un ou une protagoniste peut entrer. Les autres l’attendent patiemment, remplis d’espoir. Régis par les terribles dieux, chaque royaume est un labyrinthe rempli de secrets, de manuscrits à récupérer vous en apprenant un peu plus sur le lore du titre, de monstres plus ou moins dangereux, et bien entendu, de son propriétaire. Une fois à l’intérieur, plus de retour en arrière possible : la victoire ou la mort. Vous pouvez donc foncer directement sur le maître des lieux, mais il est plus sage de nettoyer de fond en comble sa forteresse. Car, en tuant ses serviteurs, vous affaiblirez sa barre de vie, et mènerez donc un combat moins éprouvant. Tout au long du donjon, vous serez d’ailleurs poussé à combattre car, le sang appelant le sang, il n’y a qu’en enchaînant les combats que vous pourrez accumuler assez de colère qui pourra être changée en points de vie. Si vous tombez au combat, vous restez prisonnier du donjon et n’en sortirez que lorsqu’un de vos camarades en sera victorieux. La gestion de votre équipe est alors primordiale. Allez-vous vous acharner sur un même donjon au risque d’y perdre tous vos héros ou bien retenterez-vous votre chance plus tard après avoir exploré d’autres endroits, malgré l’amputation d’un membre de votre équipe ?

Car chaque membre a son importance. Certains seront rapides, d’autres lents, d’autres encore bourrés de vie. Chaque personnage a ses affinités avec d’autres membres, dont la captivité peut occasionner un regain de volonté et donc une amélioration de vos statistiques. Certains vont particulièrement craindre certains dieux, occasionnant au contraire un nerf de vos stats de base. Jouant avec la découverte des relations de votre groupe, de leurs passés, et nouant ainsi une véritable cohésion d’un héros à l’autre, Gods Will Fall se laisse découvrir sur la longueur. Certes, le cercle d’armes à disposition ne change pas grand chose : Lance, hache, masse lourde ou double, on ne trouve au fond que deux ou trois manières d’appréhender les combats. La progression de votre équipe suit la vôtre, et votre connaissance du jeu. Si la topographie des lieux ne change pas, un donjon tranquille à la partie précédente peut devenir un nid rempli de danger où, à peine entré, vous mordrez la poussière. Il est donc plus que jamais nécessaire d’avancer pas à pas, avec méthode.

Le level design est parfois peu clair, et tomber d’un mur surplombant un endroit pourtant traversé auparavant ne vous fera pas retomber à cet endroit mais mourir, sans aucune sommation. C’est assez rageant et déstabilisant de perdre un guerrier quand on pensait simplement prendre quelques dégâts de chute. Rageant également de voir que le framerate peine à être stable même quand les environnements ne sont pas spécialement remplis d’ennemis ou d’éléments divers. Le clipping de certaines ombres ajoute encore à cette note de “dommage”. D’autant plus que le travail effectué sur les animations ou la direction artistique fait déborder de vie ce petit univers coloré, qui parvient malgré son propos à ne pas être sordide et trouve le juste milieu entre univers chamarré et ton grave.


Pensé pour être joué sur la longueur, le principe du jeu s’essoufle pourtant vite. La faute à un contenu somme toute maigre pour le moment, qui, s’il permet de tenir en haleine le temps de relever le challenge de mettre à mal tous les dieux proposés, semble parfois très répétitif. Chaque arme se joue de la même façon et n’aura pour seules différences que sa portée ou sa vitesse d’exécution, et les personnages sont, malgré les efforts de l’équipe, assez creux. La faute à un design assez basique qui jure un peu avec la beauté des décors, ou le détail des animations. Pourtant on reste accroché au jeu, car le challenge reste élevé, parce que la gestion d’une équipe qui s’amenuise ou retrouve un second souffle nous donne un regain de motivation, ou tout simplement pour explorer les différentes ambiances des donjons vraiment réussis. Parcourant l’univers trop peu utilisé de la mythologie celte, Gods Will Fall parvient à retranscrire ces légendes aussi bien dans ses protagonistes que ses décors bourrés de références aux mythes celtes. Vous aussi, devenez un irréductible, mettez vos braies, et prenez les armes !

Ce test de Gods Will Fall sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.


EN BREF

Les +

  • Un gameplay entre Diablo, Wonderful 101, Rogue Legacy
  • Un univers vraiment varié et réussi
  • La mythologie celte, ça change des vikings et des dieux grecs
  • Une randomisation bienvenue à chaque nouvelle partie

Les –

  • La boucle de gameplay s’essouffle vite
  • Techniquement à la ramasse sur Nintendo Switch
  • La découverte des lieux est bien vite rassasiée au bout de quelques parties

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