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Test : Legend of Mana sur Nintendo Switch

Caractéristiques du jeu

  • Sous-Titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Japonais, Coréen, Chinois
  • Date de sortie : 24/06/2021
  • Joueur(s) : 1-2 Joueurs
  • Taille : 5175 Mb
  • Classe d’âge : 12 ans

Ce test de Legend of Mana sur Nintendo Switch a été réalisé sur une partie complète de 19 heures.


Dans le petit monde des RPG Japonais ayant vu le jour dans les années 90, il y a une constante qui traversera les âges, les frontières, les modes : le système de numérotation et de titrage rend tout cela très compliqué. Par exemple, ce qui au Japon s’appelait Final Fantasy VI s’est appelé Final Fantasy III aux États-Unis; sachant que Final Fantasy II aux É.-U. n’est pas Final Fantasy V mais Final Fantasy IV. Par contre Final Fantasy VII s’appelle pareil au États-Unis et en Europe. OUI MAIS, Final Fantasy VII est certes le premier épisode principal de la série à sortir en Europe, mais le second à sortir dans cet univers. Le premier étant Mystic Quest Legends, un spin-off de la série. À ne pas confondre évidemment avec Mystic Quest, sorti sur Game Boy en Europe, nommé pourtant Final Fantasy Adventures aux États-Unis et Seiken Densetsu au Japon. Ce dernier constitue le premier épisode de la série Mana, qui est principalement celle qui nous intéresse aujourd’hui. Et encore, je schématise. Si vous n’êtes pas mort : bravo ! Vous avez ce que demande Legend of Mana pour y passer un bon moment : de la curiosité et de la persévérance !


Dans la vallée (oh, oh) de Mana

Quatrième épisode principal de la série Mana, ou Seiken Densetsu au Japon, Legend of Mana sort initialement en 1999 au Japon et en 2000 aux États-Unis sur la console culte de Sony, la Playstation. Malgré la capacité de la console à faire tourner de la 3D, le titre reste sur une 2D maîtrisée au Pixel-art du plus bel effet. De l’autre côté de l’Atlantique, les non-anglophones pleurent car le jeu n’aura aucune traduction officielle et pendant longtemps les petits Français devront se contenter d’apprendre l’anglais ou bien de choper des fan-trads dans d’obscurs forums. Vingt et un an plus tard, Legend of Mana arrive enfin, traduit en plusieurs langues, dont celle de Gérard Jugnot, avec une refonte qui lisse les graphismes et les passe en HD.

On commence avec une cinématique en animation 2D de toute beauté, véritable réinterprétation de l’ouverture d’origine. Balayant les personnages et les paysages que l’on rencontrera tout au long du jeu, ce petit dessin animé procure une mise en bouche bienvenue qui nous présente le monde chamarré de Fa’Diel. Côté scénario, une petite introduction vous indique qu’il y a neuf siècles de cela, l’Arbre de Mana fut victime d’un immense incendie, le laissant à l’agonie. Cherchant à s’accaparer les miettes de son pouvoir, les divers peuples se livrèrent à des guerres sans fin. L’Arbre disparut, enfermant son pouvoir dans différents artefacts qu’il dispersa aux quatre coins du monde. Puis le jeu vous demande de choisir le genre de votre personnage, homme ou femme, et vous lâche sans plus d’explication avec une boîte aux lettres à mettre sur une carte du monde vide.

Une aventure… À la carte (vous l’avez ?)

La particularité de Legend of Mana réside en effet dans ce grand Inconnu où vous êtes plongé. Sans plus d’explication, le titre va vous demander d’explorer et de mériter vos connaissances. Loin d’être avare en renseignements sur les personnages, les peuples, les contrées et même l’histoire de Fa’Diel; cette aventure ne vous prend pourtant jamais par la main. Vous voulez en savoir plus sur un personnage ? Allez lui parler plusieurs fois, parlez à tous les habitants de la ville pour en apprendre plus à son sujet, lisez les livres, les encyclopédies. L’histoire du jeu ? Telle ou telle quête vous en apprendra bien plus qu’une banale cinématique, et vous fournira une nouvelle pièce du puzzle. Elles ne vous seront pas forcément toutes données dans l’ordre mais votre exploration et votre curiosité seront récompensées comme il se doit puisqu’en fin de compte, parcourir la soixantaine de quêtes qu’offre le jeu vous permettra de peindre un tableau plutôt exhaustif de cet étrange ovni.

À commencer par la carte du monde. Chaque artefact ouvre une zone qui se dévoile à vous avec une petite cinématique des plus adorables. Dans ces zones, vous croiserez des PNJ amicaux, des ennemis hostiles, des villes animées ou des grottes lugubres. Chaque zone renfermant une ou plusieurs quêtes et un ou plusieurs artefacts vous permettant à leur tour de créer de nouvelles destinations. Vous placez ces endroits où vous voulez sur la carte, et pouvez ainsi générer un monde différent à chacune de vos parties. Créer ces zones, rencontrer ses habitants, accéder à leurs désirs et les aider à accomplir leurs quêtes, voici le secret de votre réussite; car aider les peuples à réaliser leurs rêves est justement l’ingrédient dont a besoin l’Arbre de Mana pour reprendre vie. S’il y a trois arcs narratifs principaux, d’autres quêtes pourront vous aider dans la pousse complète de l’Arbre, et à la fin, c’est l’amour et l’amitié qui gagnent.

Pnj amusants et pixel-art charmant

La personnalisation du jeu va jusque dans le choix de vos armes, certaines taperont fort, d’autres vite, d’autres de loin. Vous pouvez aussi crafter vos propres armes et armures afin de coller le mieux à votre style de jeu. Hélas, côté gameplay pur, on se contente de spammer la touche attaque rapide, de temps en temps la touche attaque puissante, on finit sur une attaque spéciale de temps en temps (si toutefois le PNJ vous accompagnant ne le fait pas en même temps, mettant l’ennemi hors de portée de votre rayon de dégâts) bref rien de révolutionnaire. Les familiers aussi, ajoutent à ce RPG vaste une dimension “monstre de poche” (aucun lien, fils unique) puisqu’après les avoir farmé comme dans le pire des gachas, vous pourrez les entraîner et les rendre plus puissants ou plus utiles. À noter, en parlant de familiers, que vous pourrez donner la manette à un passant ou à un ami si vous en avez, afin qu’il vous accompagne dans votre périple en incarnant votre compagnon du moment. Plaisant en ces périodes de déconfinement où plutôt que d’aller dans des bars, on peut enfin repasser la manette à son voisin s’il a les mains propres.

D’un point de vue direction artistique : c’est un bonbon. Le passage du jeu à la HD avec un ratio 16:9 et des décors léchés est une réussite parfaite. Si les sprites des personnages conservés dans leur jus d’époque crée au début des problèmes de lisibilité, l’oeil s’y fait vite et on se plonge extrêmemnt rapidement à ce petit monde attachant dont l’écriture rend chaque personnage attrayant et sympathique (même les affreux.) Profitant d’une bande-son entièrement réarrangée pour l’occasion, il nous est aussi donné le choix d’avoir les musiques d’origine qui fleurent bon le MIDI et la nostalgie d’avant le Loft. ET IL Y A UN MODE JUKEBOX.

J’ai eu une fâcheuse tendance à trouver la sensibilité du joystick extrêmement élevée, au point d’avoir des sensations de drift infimes en mode portable. Pourtant après les vérifications d’usage, mes Joy-Cons comme ma manette Pro ne m’ont fait le coup dans aucun autre jeu, j’espère que ce sera patché vite. Car c’est probablement la seule chose que je trouverais à redire sur ce remake : la maniabilité a sacrément vieilli. Entre l’effet savonnette des déplacements qui m’a obligé à jouer au D-Pad et le côté “spam de bouton + déplacements haut-bas permanents pour esquiver” des combats; on regrette un peu que Square Enix n’ait pas dépoussiéré un peu plus sa copie pour la moderniser un peu.


D’abord attiré par la réputation de cet épisode, que j’ai souvent vu qualifié d’ovni vidéoludique, je ne savais pas à quoi m’attendre. Je n’avais jamais touché à la série Mana de ma vie mais j’en avais toujours entendu le plus grand bien. Je me suis retrouvé happé dans un univers enchanteur qui ne m’a pas encore offert tous ses secrets. La petite vingtaine d’heures que j’ai passé dessus pour ce test ne m’a pas donné l’occasion d’apercevoir tous les recoins de cet univers, mais je me dis que c’est tant mieux. J’aurai d’une part encore plein de choses à y vivre, et d’autre part, on nous promet une soixantaine d’heures pour le traverser dans tous ses recoins. Comme son premier caramel au beurre salé, Legend of Mana est un mélange de pleins de choses que l’on pense contraires et qui une fois goûtées nous donnent une sensation d’évidence : ça ne pouvait que marcher.

Ce test de Legend of Mana sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.


EN BREF

Les +

  • C’est beau de partout
  • La liberté offerte au joueur dans tous les aspects du jeu
  • L’écriture rafraîchissante, qui plaira aux petits comme aux grands
  • Il y a un petit cactus trop mignon dans vos copains

Les –

  • La maniabilité a assez mal vieilli
  • L’IA des PNJ laisse parfois à désirer
  • Les combats ne sont pas folichons
  • Peu de nouvelles fonctionnalités par rapport à l’original si ce n’est un mini-jeu anecdotique

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