
Caractéristiques du jeu
- Catégorie(s) : RPG, Action
- Editeur(s) : Koch Media, Deep Silver
- Développeurs(s) : Tripwire Interactive, Blindside Interactive
- Voix: Anglais
- Sous-Titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Coréen, Portugais, Russe, Chinois
- Date de sortie : 25/05/2021
- Joueur(s) : 1
- Taille : 4704,00 MB
- Classe d’âge : PEGI 18
Ce test de Maneater sur Nintendo Switch a été réalisé sur une partie complète de 20 heures.
Pierre “Scaly Pete” LeBlanc et son fils Kyle sont les héros d’une émission de télé-réalité aussi stupide que cruelle dont le but est de tuer un maximum de requins devant les caméras. Aujourd’hui est un grand jour puisque Scaly Pete vient de faire une prise exceptionnelle ! Une femelle requin-bouledogue d’un gabarit hors-norme. Un bonheur n’arrivant jamais seul, le sadique découvre un bébé en ouvrant l’animal. Il décide alors de le mutiler afin de le reconnaître lorsqu’il sera devenu adulte. Piqué au vif, le requin lui arrache la main avant de rejoindre l’eau. Un jeu du chat et de la souris va alors de commencer entre le chasseur et le poisson…
Un jeu moins stupide qu’il n’y paraît

Lorsque nous voyons les teasers de Maneater, nous sommes tenté de croire qu’il s’agit d’un jeu purement bourrin où il suffit de manger tout ce qui passe devant la mâchoire de notre requin. Pourtant, au bout de seulement quelques minutes de jeu, force est de constater qu’il n’en est rien.

Alors, nous n’allons pas vous mentir, Tripwire interactive et Blinside Interactive nous offrent ici un soft bien sanglant. Il suffit de voir le PEGI appliqué à Maneater pour deviner que nous sommes loin de Mario Party ! Même si, pour nous un PEGI 18 est peut-être exagéré. Bref, nous ne sommes pas là pour débattre des décisions prises par les décideurs…
Pourtant, ce côté racoleur cache un scénario bien plus riche qu’il n’y paraît. Commençons par la place qui est la vôtre dans le scénario. Le but ici est, bien évidemment de venger la mort de votre mère et faire payer à Pete les stigmates qu’il vous a laissés en guise cadeau de naissance. Mais vous devrez aussi rétablir l’écosystème des eaux dans lesquelles vous évoluez. En effet, les fonds marins de Port Clovis sont dénaturés par la pollution due à l’activité humaine. C’est pourquoi certains poissons mutent tandis que d’autres connaissent une démographie démesurée. À vous donc de rétablir l’ordre naturel à grands coups de mâchoire. D’ailleurs, les scénaristes se sont amusés à mettre en opposition l’intelligence du requin avec la stupidité des rednecks qui le pourchassent. Cela donne lieu à des cinématiques parfois très drôles.
Un gameplay exemplaire
L’une de nos grandes appréhensions à la réception de Maneater était sa prise en main. Pourtant, il faut bien admettre que le soft est un véritable régal de ce point de vue. Bien que quasiment toutes les touches des joy-cons (sticks y compris) soient utilisées dans ce jeu, il reste extrêmement intuitif. Même lorsque l’action se fait dense (et cela arrive très souvent) nous gardons le contrôle total de notre shérif des grands fonds.

En ce qui concerne le suivi des quêtes, là aussi c’est du tout bon. Il vous suffit d’appuyer sur un bouton du joy-con gauche pour accéder au menu, puis d’en sélectionner une en appuyant sur A pour la démarrer. À noter, que si en chemin vous passez à proximité d’une autre quête, même secondaire, le jeu va vous la signaler et vous pourrez ainsi enchaîner les exploits sans faire d’allers -retours fastidieux.
De même, la map est accessible à tout moment, elle aussi en appuyant sur un bouton du joy-con gauche, et vous permet d’avoir accès aux quêtes, grottes d’évolutions et autres petits détails en un clin d’œil.

Toute la théorie de Darwin résumée en un jeu

L’un des gros points positifs de ce soft est son système d’évolution. Cependant, avant de rentrer dans le détail il est important de bien comprendre le choix des scénaristes quant à l’espèce du requin. La logique aurait été de rester dans le mythe du grand blanc tueur. Pourtant ceux d’entre vous qui ont vu Deep Blue Sea 2 (ou qui ont quelques connaissances en squales) savent que le requin-bouledogue se prête beaucoup mieux au scénario de Maneater. Pour commencer, il s’agit d’une des espèces (avec le requin-tigre) les plus agressives du monde des requins et donc VRAIMENT dangereuses pour l’homme, contrairement au grand blanc ! De plus, cet animal est l’un des seuls de son espèce à pouvoir évoluer aussi bien dans les mers que dans les cours d’eau, ce qui est pratique dans un jeu qui démarre dans le bayou. Enfin, les requins-bouledogues sont considérés par les biologistes comme l’espèce la plus intelligente des squales. Merci Professeur Burp pour ces quelques précisions.

Revenons maintenant à nos requins… Le système d’évolution de Maneater est assez bien trouvé. Lorsque vous mangez une proie, vous récupérez des nutriments qui varient selon l’espèce. Ces ressources vous serviront ensuite à customiser votre squale afin d’améliorer son cartilage, sa mâchoire, etc. À côté de cela, vous monterez en niveau pour passer de bébé requin à adolescent jusqu’à un animal quasi mythique dont nous vous laissons la surprise. Mais, nous entendons d’ici les rageux dire: “N’importe quoi ce jeu ! Tout le monde sait que le requin-bouledogue à un régime alimentaire basé sur le poisson !” À ceux-là, nous répondrons que Tripwire interactive et Blinside Interactive ont tout prévu puisque la première évolution que vous débloquerez sera la peau de requin-tigre qui vous permet d’avaler, tout comme cette espèce, n’importe quoi. Ce qui est d’ailleurs la base d’une des quêtes secondaires du jeu. Manger toutes les plaques minéralogiques qui traînent dans le bayou.
Plein les mirettes
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Maneater s’est fait (très) attendre sur Switch. Sorti sur quasi toutes les plateformes il y a plus d’un an, le soft semblait ne plus être porté sur notre console hybride. Pourtant, l’attente en valait la peine. Maneater est d’une beauté saisissante sur la console de Nintendo ! Les décors sont profonds et détaillés, les animaux et humains sont parfaitement modélisés, et tout cela sans quasi un seul lag et cela, même lorsque l’écran est saturé d’informations. À cela s’ajoutent des effets de lumières sublimes. Seul petit bémol, la bande-son, sans être vraiment mauvaise, n’est pas non plus renversante. Dommage, nous frisions la perfection.
Jusqu’à maintenant, jeux de requin-tueur rimait avec l’excellent, mais vieux Jaws unleashed (sorti sur PC, XBox et Ps2 en 2006) et les mauvais Jaws Ultimate predator (sorti sur Wii en 2011). Heureusement, Maneater vient aujourd’hui relancer la machine à broyer les os de façon magistrale ! Que ce soit dans sa patte graphique, sa maniabilité exemplaire ou la jouissance ressentie en passant de maillon faible à fort de la chaîne alimentaire, tout ici est fait pour donner un maximum de plaisir aux joueurs. Maneater est donc LE jeu que les mordus de requins attendaient avec impatience !
Ce test de Maneater sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.
EN BREF
Les +
- Un concept original
- Une prise en main exemplaire
- Des graphismes soignés
- Une pointe d’humour bien dosée
- Un system de chaîne alimentaire cohérent
- Un scénario plus travaillé qu’il n’y parait
- Une multitude de quêtes annexes
Les –
- Une IA plus que limitée
- Des missions répétitives sur la longueur
- Une durée de vie un peu courte pour les joueurs ne faisant que les quêtes principales
- Une bande-son en deçà de la qualité graphique du soft
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