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Test : Narita Boy sur Nintendo Switch

Caractéristiques du jeu

  • Sous-Titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Japonais, Coréen, Portugais, Russe, Chinois
  • Date de sortie : 30/03/2021
  • Joueur(s) : 1
  • Taille : 892,00 MB
  • Classe d’âge : 16+

Narita Boy est un jeu qui connaît un véritable succès planétaire. Seulement, si en surface l’histoire paraît belle, à l’intérieur des lignes de codes se trame un véritable drame. L’un des garants de l’équilibre du Digital Kingdom s’est mis en tête de prendre le pouvoir et pour cela a effacé la mémoire du créateur. Ayant dès lors le champ libre, il a dispersé ses sbires afin de briser les trois sceaux qui permettent de maintenir le fragile équilibre de Narita. Heureusement, le programme de contrôle, Motherboard, a eu le temps d’activer le protocole Narita Boy avant que tout ne soit perdu…


Un premier jeu prometteur

Si vous n’avez jamais entendu parler du Studio KOBA, c’est normal puisque Narita Boy est leur première réalisation. Le moins que l’on puisse dire, c’est que pour un premier essai, celui-ci est plus que concluant. Véritable hommage aux hits vidéoludiques des années 80, Narita Boy nous plonge dans une intrigue rétro-futuriste très prenante. Ne manquait plus à cela que des producteurs dont le talent n’est plus à prouver comme la Team 17 pour nous concocter un futur indispensable de la Switch.

Narita Boy, simple hommage ou véritable révolution ?

Lorsque l’on regarde négligemment les images tirées du jeu, celui-ci fait indéniablement penser à des softs comme Metroid ou Megaman, pourtant le côté immersif de l’intrigue de Narita Boy ainsi que son gameplay rappellent plus des titres comme Another World ou Flashback. Des jeux guère plus récents répondront les lecteurs éclairés (que vous êtes tous). Alors, certes, cette objection est difficilement réfutable, cependant, résumer Narita Boy à un simple hommage serait une grossière erreur .

En effet, le Studio KOBA a frappé fort en nous donnant ce que le gameplay offre de meilleur. Commençons par l’aspect visuel du jeu. Bien qu’il soit proche du pixel art, Narita Boy est une grande finesse. Que cela soit dans les détails apportés aux décors ou dans les animations qui pullulent dans les moindres recoins des niveaux, rien n’a été laissé au hasard. Ceux-ci permettent de plonger pleinement les joueurs dans le monde numérique de Narita. En effet, bien que virtuel, le Digital Kingdom déborde de vie et apparaît, de ce fait, bien plus réel que dans de nombreux autres jeux. En outre, le Studio KOBA a apporté un soin particulier sur les effets visuels et sonores donnant ainsi un rendu très cinématographique à Narita Boy.

Un jeu ultra complet

Si le jeu est assez linéaire, puisque le joueur se déplace de façon verticale dans les niveaux, la richesse des pouvoirs que Narita Boy et sa techno-sword peuvent apprendre apporte un véritable plus. Si au début du jeu le héros maîtrise quelques passes de base, plus il va avancer plus celles-ci deviennent complexes. Vous allez apprendre à canaliser de l’énergie pour récupérer de la vie, donner de grands coups d’épaule afin de briser la garde de certains ennemis (et accessoirement les murs qui vous bloquent le passage), etc.

Vous vous en doutez, qui dit grands pouvoirs dit grandes responsabilités (comme dirait la ministre déléguée Marlène Schiappa) ce qui implique que plus vous apprendrez plus vos ennemis deviendront nombreux et coriaces. Une lapalissade qui nous amène à parler des boss du jeu. Venant ponctuellement vous causer querelle, ces personnages sont aussi charismatiques qu’ils sont revêches. Ne comptez pas leur rentrer dedans sans freins et sans lumière ou vous en subirez immanquablement les dégâts. Il vous faudra les observer pour trouver leur point faible et ainsi pouvoir les vaincre. Une obligation d’autant plus importante que ces petits fripons changent leurs attaques lorsqu’ils se sentent acculés (les félons!).

Au-delà de cet aspect d’action pure, Narita Boy vous promet quelques énigmes assez sympas à résoudre. Il vous faudra, par exemple, trouver des symboles cachés un peu partout dans le jeu pour actionner des téléporteurs. Pour le premier (ça, c’est cadeau de la maison), il vous faudra observer les dessins qui s’échappent d’un berger en train de ronfler.

Une histoire plus profonde qu’il n’y parait

Nous terminerons ce test en revenant sur le scénario de Narita Boy. Si, à première vue, celui-ci est assez basique, un monde ravagé par un gardien devenu démon, un héros catapulté là contre son grès, une entité pleine de sagesse… il devient assez vite beaucoup plus complexe. En effet, plus vous délivrerez de souvenirs du créateur et plus l’intrigue va se révéler être métaphorique. Un détail qui gâche un peu le jeu par moments tant les dialogues se transforment parfois en mauvais David Lynch (Twin Peaks, Dune, Mulholland Drive), ou Christopher Nollan (Memento, Inception, Trenet…). C’est bien simple, il arrive que l’on ne comprenne pas un broc de ce que les personnages racontent. Ceux-ci partant dans des délires transcendantaux qui échapperont totalement aux communs des mortels.


Le Studio KOBA nous fait un véritable cadeau avec cette première production, Narita Boy étant un quasi-sans-fautes. Un scénario prenant, des graphismes soignés, une musique envoûtante (composée pour l’occasion par le compositeur Salvinsky) et un character design travaillé. À tout cela s’ajoute une durée de vie assez élevée et une maniabilité instinctive (même si l’apport de nouvelles techniques viennent l’alourdir un peu en avançant dans le jeu). De plus, le fait de pouvoir appliquer (ou non) un filtre cathodique aux graphismes, avec des vagues qui balaient l’écran et un effet de flou comme à la grande époque, apporte un côté rétro supplémentaire pour plus de nostalgie. Bref, le petit soft qui s’affichait comme un simple hommage à ses aînés des années 80 est en passe de devenir lui aussi un grand classique pour les générations futures.

Ce test de Narita Boy sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.


EN BREF

Les +

  • Un scénario immersif
  • Des pouvoirs à débloquer nombreux et variés
  • Un character design réussi
  • Des musiques envoûtantes

Les –

  • Des dialogues dignes d’un doctorat en philosophie
  • Déconseillé aux épileptiques

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