
Caractéristiques du jeu
- Catégorie(s) : RPG, Action
- Editeur(s) : SEGA
- Développeurs(s) : Omega Force, P-Studios
- Sous-Titres : Anglais, Allemand, Français, Espagnol, Italien
- Date de sortie : 23/02/2021
- Joueur(s) : 1
- Taille : 12 Go
- Classe d’âge : 16
Ce test de Persona 5 Strikers sur Nintendo Switch est dépourvu de spoil de scénario majeur. Plongez-y sans crainte !
Depuis les aventures des Voleurs fantômes, difficile de passer à côté du phénomène Persona. Si les précédents volets avaient bénéficié d’une sortie plus timide en Occident, Persona 5 a vite changé la donne. C’est ainsi que Persona 5 Royal a obtenu une traduction française, une première pour la licence qui semble bien partie pour continuer de faire vivre ses protagonistes à travers différents jeux. Que ce soit dans des collaborations dans des jeux mobiles ou simplement en tant que personnage jouable dans Super Smash Bros Ultimate, le protagoniste Joker a de beaux jours devant lui.
Ainsi, l’excitation est à son comble lors de l’annonce de Persona 5 Strikers (appelé Persona 5 Scramble : The Phantom Strikers au Japon), la suite directe des aventures des Voleurs fantômes ! D’autant plus qu’on connaît bien ceux qui travaillent dessus, Omega Force, experts en termes de Mûso et d’adaptations de différentes licences dans le genre. Dans leur portefeuille, des noms qu’on ne présente plus tels que l’immense série des Dynasty Warriors ou plus récemment Dragon Quest Heroes, Hyrule Warriors, Fire Emblem Warriors, Attack on Titan 2 : Final Battle, etc… En bref, dans leurs mains, on a la garantie d’obtenir un jeu de combat qui conserve l’identité du matériau de base. Et justement, Persona 5 Strikers en surprendra plus d’un. Si vous pensiez traverser des champs de bataille en vous battant contre des hordes infinies d’ombres, c’est beaucoup plus subtile que ça…
L’action se déroule six mois après les événements de Persona 5. La fine équipe, retournée à sa vie estudiantine, est bien décidée à profiter un maximum de ses vacances d’été. Quelle meilleure occasion pour se retrouver tous ensemble et partir sillonner l’archipel nippone ? Mais voilà, l’apparition de “Prisons” et de leurs Monarques vont propulser la bande aux quatre coins du Japon pour résoudre ce nouveau mystère. Alors est-ce que ce nouveau est une bonne entrée à la série ? Vous allez le découvrir dans ce test de Persona 5 Strikers sur Nintendo Switch
Une appropriation de genre convaincante
Dans la majorité des jeux Omega Force, le joueur se retrouve au bout de quelques minutes aux commandes d’un personnage en train de sillonner de vastes zones tout en éliminant des ennemis à la pelle. Si cette fois-ci, un léger aperçu du système de combat est offert après la cinématique d’introduction, vous retrouvez très vite les phases du quotidien dans lesquelles l’histoire se déroule avec de nombreux dialogues. N’espérez pas bourriner trop vite, le jeu prend son temps, se permet des clins d’oeil et références aux événements passés. Pendant ces instants, dans le monde réel, vous pouvez aller et venir en toute liberté (excepté lorsqu’on vous oblige d’aller quelque part), libre de discuter avec vos amis, choisir d’aller faire les boutiques ou encore d’enquêter sur des sujets en particulier.
Pour un fan, c’est l’extase. Voilà bien une des forces de Persona 5 Strikers : réussir à proposer une suite à Persona 5 en conservant l’aspect narratif, et également toute la direction artistique liée à l’interface de jeu. Les musiques seront familières pour les joueurs de la première heure avec tout de même de nouvelles pistes mais également des remix des thèmes de combat, des frissons de plaisir !
Que ce soit un bien ou un mal, la notion de temps n’est plus à prendre en compte dans ce nouvel opus. Fini les choix cornéliens à se demander avec qui passer son temps. Le jeu vous guide, et ce, même dans le Metaverse. En effet, lors de vos nombreuses visites, vous pourrez en ressortir à loisir pour vous soigner, faire vos emplettes avant d’y retourner, et ce dans la même journée. Un parti pris qui peut s’expliquer par la présence d’un calendrier dans un genre de jeu qui en général laisse le joueur libre de reparcourir encore et encore les mêmes cartes pour gagner en puissance.
Plongée dans le Metaverse pour de l’action
Une fois dans le Metaverse, vous allez pouvoir construire votre équipe de quatre personnages, en sachant que Joker sera toujours dans le groupe. À partir de là, vous traversez des environnements remplis d’ennemis en train de patrouiller. Plutôt que de rentrer dans le tas, le jeu incite à la discrétion et à prendre les ombres en embuscade. Vous l’aurez deviné, prendre par surprise octroie un véritable avantage et là, nous pouvons entrer dans le vif du sujet.
Chaque personnage dispose des classiques coups faibles et coups spéciaux. Ces derniers varient en fonction du nombre de coups faibles réalisés juste avant, un système de combo classique au genre. Mais que serait un jeu estampillé Persona sans… les Persona ? D’une pression sur la gâchette R, le personnage contrôlé invoque l’incarnation de sa personnalité, arrêtant par la même occasion le temps. Dans une interface familière, vous pouvez ainsi sélectionner à votre rythme la compétence à lancer, de préférence la faiblesse des ennemis en présence, histoire de les neutraliser et de pouvoir lancer un Assaut général avec vos coéquipiers. Joker comme à son habitude peut posséder plusieurs Persona, ce qui démultiplie ses possibilités. Également présents, les armes à feu sont toujours à utilisation limitée lors d’un combat, les munitions se rechargeant à la fin de celui-ci.
Petite nouveauté, le sprint fantôme permet au personnage de se propulser vers des zones à l’abri. Ce mouvement s’avère particulièrement utile pour piéger les ombres que ce soit pour les prendre en embuscade ou en plein combat pour réaliser une attaque exploitant le terrain. Faire tomber une passerelle, les rouer de coup en tournoyant autour d’un lampadaire, “surfer” dans le tas, les environnements disposent de quelques interactions dont il faut profiter.
La richesse des combats puise ainsi énormément dans les bases existantes, l’adaptant à merveille au genre de jeu. On regrette par contre les explications très mal amenées. Parfois, les fenêtres de tutoriel s’ouvrent à foison en nous noyant sous les informations à intégrer, tandis que la présentation des personnages nous renvoie à des tutoriaux à lire dans les menus. Si les premiers affrontements permettent de se familiariser avec l’ensemble, les premiers combats de mini-boss vous rappelerons à l’ordre en vous montrant que bourriner sans bien gérer ses MP ou sans esquiver les attaques, n’est pas une option.
Les affrontements en eux-mêmes sont extrêmement dynamiques. Cependant, les effets visuels à foison nuisent clairement à la lisibilité de l’action. Le constat est simple : l’écran de jeu est véritablement chargé en informations en tout genre ce qui pourra dérouter plus d’une personne.
Autre constat : les environnements cloisonnés et construits en couloir. On visite des donjons avec des chemins à parcourir, des secrets dans les recoins ainsi que des points stratégiques bien positionnés pour atteindre les nombreuses patrouilles. La caméra passe parfois en vue de côté dans certaines petites phases de plateforme qui n’ont rien de sorcier. Encore une fois, Omega Force a parfaitement saisi l’essence des Voleurs fantômes dont l’approche est plus dans la discrétion que dans le conflit direct.
Devenir le voleur fantôme ultime
Si le gain en puissance se fait en gagnant de l’expérience et des niveaux, d’autres aspects sont à prendre en compte. Le niveau de lien que vous entretenez avec vos amis évolue en combattant, en passant du temps avec eux ou avec des quêtes annexes. Chacun de ces niveaux vous octroie des points à dépenser dans diverses améliorations. Bonus de force, augmentation des chances d’obtenir une Persona en fin de combat, petit soin à chaque embuscade, il y a largement de quoi renforcer les performances de votre équipe de Voleurs fantômes. Les arts de maître quant à eux sont des combos supplémentaires à débloquer en utilisant chaque personnage assez longtemps, agrandissant leur panel de possibilités
Enfin, Joker est toujours l’éternel résident de la chambre de velours, épaulé de Lavenza. On retrouve les fonctionnalités connues telles que la fusion de Persona et l’enregistrement dans le compendium. Notez que la liste de Persona qu’il est possible de fusionner est nettement réduite comparé au jeu original. Néanmoins, vous pouvez les renforcer (les faire monter de niveau) en utilisant des points, un soulagement car les entraîner une par une serait terriblement fastidieux. Forcément, en perdant en choix, on perd également en complexité.
Une adaptation imparfaite
Tout au long de notre test de Persona 5 Strikers sur Switch, nous sommes arrivés à un constat évident. Malheureusement, ce spin-off ne restera pas aussi mémorable que son prédécesseur. En effet, le joueur entre rapidement dans une certaine routine nouvelle ville – enquête – donjon. Et même si le scénario est bien amené, il n’atteindra jamais la profondeur de celui de Persona 5. On l’appréciera clairement pour son aspect side story (conséquente tout de même) qui nous permet de passer plus de temps avec le groupe de jeunes gens qu’on adore.
La technique non plus n’est pas fantastique, mais il fallait s’y attendre car les supports ne sont pas comparables en puissance. Pourtant, le jeu se laisse parfaitement jouer que ce soit en nomade ou en docké. Par contre, la multitude d’informations, couplée aux effets visuels de toutes les attaques, nuit clairement à la compréhension de l’action à certains instants, en particulier avec une caméra qui aura beaucoup de mal dans des espaces réduits.
Ceux qui ont aimé les aventures de Voleurs Fantômes vont probablement adorer Persona 5 Strikers. On ne va pas se cacher qu’il y a un petit côté fan-service et nostalgique de retrouver de vieux amis qui nous influence énormément. Loin d’être une adaptation paresseuse, le titre offre de nombreuses heures de jeu et colle merveilleusement bien au matériel de base. Les interfaces, les animations, le système de combat en temps réel qui conserve des mécaniques de l’ancien jeu, tout est fait pour s’y retrouver. Bien que moins stratégiques, les combats nécessitent de la réactivité et conservent une certaine richesse. Clairement, dans ce petit road-trip en compagnie de toute le groupe, on ne voit pas les heures s’écouler.
Ce test de Persona 5 Strikers sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.
EN BREF
Les +
- Passage du tour par tour au temps réel bien amorcé
- Les Voleurs Fantômes toujours aussi classes
- Des combats tout de même exigeants
- La direction artistique dans la même veine que son ainé
- Des musiques connues, de l’inédit et des remix de thèmes de combat
- Une très bonne durée de vie
Les –
- Un scénario moins surprenant que son ainé
- La gestion des Persona beaucoup moins poussée
- Des missions assez peu variées
- La lisibilité de l’action avec la multitude d’informations à l’écran
- Graphiquement imparfait
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Passionné de jeux vidéo. Mange du RPG au petit-déjeuner.