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Test : Runestone Keeper sur Nintendo Switch

Caractéristiques du jeu

  • Catégorie(s) : RPG/Stratégie/Rogue like/Dungeon Crawler
  • Editeur(s) : CIRCLE ent.
  • Développeurs(s) : Blackfire Games
  • Voix : N/A
  • Sous-Titres : Anglais, Japonais, Chinois
  • Date de sortie : 20 Août 2020
  • Joueur(s) : 1
  • Taille : 170 Mb
  • Classe d’âge : 12

Quand j’étais petit, il y avait sur Windows 98 un écran de veille absolument génial : celui d’un labyrinthe en 3D fait de murs de briques rouges. J’attendais parfois de longues minutes pour contempler ce monde virtuel étrange, hors de tout espace-temps. J’imaginais le parcourir, y affronter des monstres, des pièges. Et puis venait le moment terrible où la souris bougeait, l’écran de veille s’arrêtait et je retournais jouer à Zork Grand Inquisitor en oubliant instantanément le labyrinthe. 21 ans plus tard, les écrans de veille magiques ne sont plus la norme, Pokémon est en 3D, je n’ai plus aussi peur des sables mouvants et j’ai quasiment occulté le labyrinthe de ma mémoire. 

Puis, dans l’ombre, Runestone Keeper est arrivé et a tout ramené d’un coup. Enfin, je me suis surtout rappelé de l’écran de veille, les sables mouvants y’en a pas tellement à Paris.


Sorti tout d’abord sur Mac et PC, puis sur Android et iOs, le titre de Blackfire Games vient désormais s’établir sur Nintendo Switch. Mélangeant les principes du Dungeon Crawler et du Roguelike, Runestone Keeper va vous mettre dans la peau d’un(e) aventurier(e) parcourant, étage par étage, un donjon souterrain, s’enfonçant dans les profondeurs (ou sur des piques sortant du sol par moment). 

À chaque début de partie, vous trouverez 4 bâtiments sur votre écran : le premier vous permet de choisir quel héros ira se faire joyeusement trucider dans les profondeurs. Le deuxième vous permettant d’activer un bonus contre des runes (que vous trouvez à chaque partie), le troisième étant un magasin d’upgrades et le dernier une boutique avec trois objets aléatoires pouvant vous permettre de démarrer avec un avantage bienvenu si vous êtes chanceux. Puis le premier escalier vous mène à une grande salle avec plein de statues (qu’on appelle la grande salle avec plein de statues). Chaque statue est la représentation d’un dieu qui vous octroiera un bonus et un malus (par exemple vous trouvez plus d’or mais frappez moins fort). Vous débloquez les statues au fur et à mesure de vos rencontres aléatoires dans les donjons mais gare à ne pas offrir votre foi à tout le monde. Vénérer un dieu ou une déesse oui, mais lui tourner le dos pour au final aller en voir d’autres vous amènera à une sanction divine qui vous fera regretter d’être né. Après avoir fait ce choix, vous sélectionnez la difficulté (Normal, Cauchemar ou Chaos) et ainsi commence votre voyage dans les tréfonds.

Chaque étage est un quadrillage composé de 7*8 carrés. Plongé entièrement dans l’ombre, vous ne voyez que dans les quatre directions autour de vous. Il n’appartient qu’à vous d’explorer plus ou moins chaque étage. Si les premières salles méritent d’être fouillées de fond en comble, il est parfois préférable de rusher vers les escaliers selon votre situation. Car en effet, nettoyer tout un étage vous amènera plus d’expérience, d’or ou d’objets, mais aussi plus de pièges, de monstres redoutables et donc, de chances d’y rester. À vous de gérer au mieux chaque situation en fonction de vos jauges (âme pour les objets, vie et mana pour les sorts) et d’évaluer si vous êtes capable de vous faire cette citrouille explosive ou d’aller taper ce squelette archer qui vous enquiquine. 

Le jeu est dur. Une situation semblant idéale en début de niveau peut se retourner en quelques cases malheureuses et vous laisser face à un récapitulatif de toutes vos actions. Extrêmement complet, il laisse également aux joueurs et joueuses le choix d’adopter la technique de leur choix. Jouerez-vous un mage fort en sorts et pauvre en force ? Un barbare qui tape fort et réfléchit lentement ? Le stuff ramassé, les artefacts trouvés et les choix de bonus à chaque gain de niveau vous permettront de vous tailler l’aventurier(e) de vos rêves les plus fous. Mais bonne chance pour arriver à la fin, en quasi 20h de jeu je n’ai toujours pas réussi à voir la fin d’une run autrement que dans la tombe.

Côté direction artistique, le jeu va à l’essentiel. Les monstres sont représentés par des petits carrés dessinés, les tuiles de jeu sont assez sommaires et il y aura de la lecture à faire si vous comptez comprendre les aspects de chaque item du jeu, les stats d’équipement etc. La musique, quasi inexistante ne reste pas en mémoire et c’est peut-être cette sécheresse qui fait que le jeu est très addictif quand on le lance, mais une fois la console éteinte, on n’y revient pas forcément. Pas parce qu’il est mauvais, ni parce qu’il est injuste, mais rien ne le rend mémorable au point d’avoir envie d’y rejouer le lendemain. Et c’est très clairement dommage car bien que complet, efficace et bien balancé, on y pense et puis on oublie comme le chantait un célèbre électricien.


Runestone Keeper est un ovni un peu étrange, qui reste en tête et fascine quand on est devant. Il tire parti de l’écran tactile pour rendre autant appréciable le côté hybride de la Nintendo Switch. Il a un challenge suffisamment bon pour rester intéressant et, généreux en contenu, il ne provoque aucune lassitude. Mais la sécheresse de la direction artistique a chez moi empêché cette addiction quasi maladive que provoquent chez moi les roguelike. Un peu comme ce labyrinthe windows 98 qui s’évapore la plupart du temps et me revient en mémoire quand on m’en reparle. 

Ce test de Runestone Keeper sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.


EN BREF

Les +

  • Complet et dense
  • Tire parti du tactile de la Switch
  • Une difficulté savamment dosée
  • Va à l’essentiel

Les –

  • Un peu sec artistiquement
  • Offre très peu d’explications
  • Design des monstres assez simpliste

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