
Caractéristiques du jeu
- Catégorie(s) : Action, Musou
- Editeur(s) : KOEI TECMO
- Développeurs(s) : OMEGA FORCE
- Sous-Titres : Anglais, Allemand, Français
- Date de sortie : 27 Juillet 2021
- Joueur(s) : 1 à 2 joueurs
- Taille : 9449 Mb
- Classe d’âge : 16 ans
Ce test de Samurai Warriors 5 sur Nintendo Switch a été réalisé sur une partie complète de 21 heures.
Annoncé sur Nintendo Switch lors du Nintendo Direct de février dernier, Samurai Warriors 5 est donc le… cinquième épisode de la franchise développée par Omega Force et Koei Tecmo. La saga Samurai Warriors met en scène l’époque Sengoku, une période sombre du Japon où, du XV au XVIème siècle, les provinces étaient dans un état de guerre quasi-permanent. Prises de pouvoir, invasions, batailles stratégiques : tous les ingrédients sont là pour fournir aux générations futures un récit épique dont fut tiré un nombre incalculable d’œuvres, documentaires ou fictions. La force de la saga a été de mêler les deux. Les personnages, les évènements que le joueur vit sont tirés du monde réel. Alors, certes, si Nobunaga Oda réussit à unifier les provinces nippones, il ne le fit pas forcément au moyen d’un combo envoyant valser mille soldats d’un coup avec un rayon de feu MAIS c’est de la licence poétique, jouez le jeu aussi. Vous avez désormais un argument pour ne pas faire vos cahiers de vacances : “Mais enfin, parent 1, parent 2, je ne joue pas à un jeu violent, je me renseigne sur le Japon féodal”.
On y incarne principalement Nobunaga Oda, surnommé “Le grand imbécile d’Owari” en raison de son comportement entêté et de ses nombreuses excentricités. On le suit dans les différentes batailles où, au travers d’assauts visant à unifier le Japon et prendre le pouvoir, il se battra comme un lion en dépit des réserves de son entourage. Si je préfère ici ne pas vous spoiler le scénario, c’est non seulement parce qu’il est plein de rebondissements comme seule peut en comporter l’Histoire, mais également car la complexité des embranchements scénaristiques, où l’on suit les 27 personnages jouables du jeu rend difficile un bref résumé. Sachez simplement que l’enrobage narratif sublime parfaitement un jeu au gameplay plus que généreux.
Salade de Musou
Samurai Warriors 5 a été mon premier Musou. J’avais vu passer Hyrule Warriors développé par le même studio mais la formule ne m’a pas suffisamment emballé pour que j’y accorde ne serait-ce que le temps de la démo. J’avais donc l’image d’un genre de jeu un peu bas du front où on se contente de taper des vagues d’ennemis en avançant sans trop se prendre la tête. Mais, en bon gros fan de Japon féodal, j’étais attiré par le côté “des gars en armures colorées se battent avec des sabres de qualité médiocre” et me voilà, sceptique, en train d’allumer ma Nintendo Switch pour tester le nouveau titre de Koei Tecmo. Et je dois reconnaître que non content de me tromper sur toute la ligne, je découvris un genre qui m’accompagnera désormais dans ma vie de G@m3rZ.
Ne nous mentons pas : le Musou est effectivement un style de jeu où vous allez fracasser du troufion par paquet de mille avec un seul coup d’épée ou un seul tir de flèches : mais c’est tellement plus que ça. D’une part parce que si vous composez avec deux boutons uniquement, les combos possibles demandent une précision et une rapidité d’exécution rendant le gameplay bien plus élégant que du simple mash de boutons; d’autre part parce qu’il demande aussi un certain sens de la stratégie. Bien évidemment, il n’y a pas la complexité d’un RTS, mais suffisamment de choses se passent à divers endroits pour que vous ayez à adapter votre approche et prendre les bonnes décisions, selon le score que vous visez : rapidité d’action, plus grand carnage possible, fumer tous les généraux adverses au détriment des simples soldats ? Vous décidez et ces choix ouvriront la porte à de nouveaux objectifs. Si les premiers niveaux comportent 4 ou 5 défis facilement relevés dès le premier passage, vous arriverez vite à des batailles où 10 objectifs affichés jouxtent deux ou trois challenges secrets. Ajoutez à cela le “mode Libre” vous permettant de rejouer n’importe quelle bataille avec tous les persos que vous débloquez au fur et à mesure et vous obtenez là un savant mélange de rejouabilité et d’expérimentation permettant d’explorer les gameplays propres à chaque armes et chaque personnages.
La méthode Koei

Mais la vie d’un guerrier, c’est aussi son repos. Entre chaque bataille, le titre embarque toute une partie gestion fort intéressante. Chaque protagoniste possède un arbre de compétences, mais également 4 slots de techniques ainsi qu’une note de maîtrise d’armes. Autant vous dire qu’avant de maxer tout ça, vous en avez pour plusieurs dizaines d’heures. Chaque arme possède plusieurs slots dans lesquels vous pouvez incruster des gemmes afin d’avoir des capacités en plus : vie, rapidité de déplacement, vitesse des coups, élément ajouté à vos attaques etc. Jamais l’expression “à la carte” n’aura eu autant de sens puisqu’en plus de ça, vous pouvez affecter à chaque guerrier un destrier (pouvant lui-même augmenter de niveaux et gagner de nouvelles techniques).

Quatre grands aspects se retrouvent donc dans le volet gestion du titre : votre personnage, vos armes, vos objets, vos montures. Et ces quatre principes sont gérés respectivement par le Dojo, la Forge, le Magasin et les Écuries. Ces bâtiments constituent votre château et seront améliorables au fur et à mesure de votre progression dans l’histoire, chaque niveau supplémentaire de bâtiment ouvrant l’accès à de meilleures évolutions possibles de tout votre roster. Le tour de force de Samurai Warriors 5 est de proposer tant de choses sans jamais passer par des menus lourds et rédhibitoires. Vous débloquez petit à petit et un par un ces bâtiments, vous permettant de vous familiariser progressivement avec chacun, et la clarté des explications et de l’usage fait qu’on n’est jamais noyé sous une somme d’informations comme cela peut hélas arriver trop souvent. La recette est bien rôdée chez Koei Tecmo et on retrouve ce qui me fascine dans le jeu vidéo japonais en général : on arrive à rendre amusant des tableaux de données.

Outre le mode “Musou” qui constitue le mode principal du jeu, le titre propose le mode “Citadelle”. Basé sur des vagues d’ennemis attaquant votre citadelle dans un compte à rebours forçant à l’efficacité, il permet d’augmenter les relations entre vos personnages et de gagner plus ou moins d’objets selon votre score : le tout permettant d’améliorer votre château (commun aux deux modes). Voyez-y une façon de grinder de l’xp et des ressources rapidement, le tout en pouvant tester tous les combattants sans forcément avoir le rythme plus lent du mode histoire avec ses cinématiques entre deux coups bien sentis. Petit ajout qui fait toujours son effet sur moi : une salle des trésors. Là vous y retrouverez votre temps total de jeu, mais également des pourcentages d’accomplissements (objectifs, évènements, musiques de fonds) le nombre de K.O.; mais en plus des biographies de chaque personnage les replaçant historiquement, les cinématiques débloquées que vous pourrez revoir et un jukebox, permettant de casser la tête de vos voisins avec de la musique japonaise dont les mélodies tantôt épiques, tantôt lancinantes vous resteront en tête longtemps après avoir éteint la console.
Lag Lag Land ?

De toutes les critiques lues sur Hyrule Warriors, celle qui me fit renoncer à l’acquisition du jeu fut celle de la partie technique un peu à la ramasse. Beaucoup d’entre vous étant frileux sur la question, il est alors crucial d’aborder cet aspect technique sur Samurai Warriors 5. Si nous ne sommes pas au niveau désastreux d’un Hyrule Warriors, il est effectivement dommage de voir le framerate commencer à ralentir dès que les ennemis se font trop nombreux. Le titre reste plutôt fluide de manière générale et un grand nombre d’ennemis n’est pas tant en cause qu’une attaque multipliant les effets visuels. Le jeu reste jouable pour qui est habitué à la Nintendo Switch dont le manque de puissance se fait désormais de plus en plus visible à mesure des nouvelles sorties. Mais la version hybride obtient une mention honorable.

La direction artistique, offrant à la patte réaliste les ombres marquées du cel-shading, crée ainsi des instants où le jeu vidéo fait du pied à l’estampe japonaise. C’est beau, les animations dynamiques répondent à la perfection à vos combos. L’ombre au tableau provient des décors, très simples et n’offrant que peu de moment de grâce et d’émerveillement. Ces émotions-là seront davantages provoquées par les milliards de vols planés que feront les soldats d’en face sous vos coups. Extrêmement satisfaisant à jouer et à expérimenter, Samurai Warriors 5 n’est pas pour autant un bijou visuel. Le plus gros point noir, que l’on peut espérer corrigé par un ou plusieurs patchs provient des cinématiques. Bien chorégraphiées, offrant les jeux de caméra et de lumière que ne permettent pas les phases nerveuses de gameplay, elles souffrent pourtant de ralentissements qui se voit tout particulièrement sur les travellings. Cassant ainsi ce qui fait souvent office de récompense dans ce genre d’expériences, les cinématiques deviennent des moments quelconques où l’on tique plus sur la technique que l’on ne s’esbaudit du récit.
Samurai Warriors 5 est un excellent jeu. Complet et complexe, facile d’utilisation et difficile à maîtriser, il offre la recette parfaite des jeux qui deviennent des incontournables de la ludothèque. Réécrivant habilement l’histoire Japonaise pour offrir un jeu au gameplay nerveux et prenant, le titre d’Omega Force et de Koei Tecmo signe un épisode réussi de la franchise, sept ans après le dernier épisode principal. La technique en deçà de ses homologues sortis sur console de salon laisse un goût un peu amer dans la bouche mais n’enlève rien à l’amusement que procure le titre. Généreux, addictif, rapide et plus profond qu’il n’y paraît, le soft deviendra rapidement un classique de la console de Nintendo.
Ce test de SAMURAI WARRIORS 5 sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.
EN BREF
Les +
- Des centaines d’heures de fun en perspective
- Un roster de plus d’une vingtaines de persos, tous personnalisables
- M’a appris bien plus sur l’ère Sengoku et ses protagonistes que n’importe quel bouquin
- Un gameplay simple, mais varié et efficace
Les –
- Une technique hélas à la ramasse, surtout en mode portable où le scintillement est trop visible
- Les décors ne font pas honneur au level design
- La caméra est difficile à appréhender
- Les cinématiques qui laguent, très dommage sur ce genre de jeu
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J’aime pas le persil