
Caractéristiques du jeu
- Catégorie(s) : Aventure/RPG/Action/Plateformes
- Editeur(s) : MWM Interactive
- Développeurs(s) : Flight School Studios
- Sous-Titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français
- Date de sortie : 01/06/2021
- Joueur(s) : 1
- Taille : 1557,00 Mo
- Classe d’âge : 3 ans
Ce test de Stonefly sur Nintendo Switch a été réalisé sur une partie complète de 8 heures.
Dans les années 90, il y avait à la télévision (c’était comme YouTube mais les pubs n’étaient pas ciblées) une série qui passait afin de faire son beurre sur le créneau des Power Rangers : les Beetleborgs. Si j’aimais Power Rangers (surtout le rouge et le bleu) je dois dire que je trouvais le design des beetleborgs plus cool. On parle dans les deux cas de lycéens aux allures de trentenaires qui revêtissent du lycra et des casques pour aller fumer des méchants en caoutchouc. Beetleborgs avait en plus une esthétique qui ajoutait un côté “insecte robot” qui me fascinait. Déjà parce qu’à la création de l’univers le directeur artistique en charge des insectes a fait un boulot de dingue : TOUT EST COOL chez les insectes; mais en plus vous calez ça sur des armures de chevalier-robots. Et qu’est-ce qui est plus cool qu’un chevalier-insecte-robot ? UN VAISSEAU-INSECTE-ROBOT-MULTIFONCTION.

Dernier né de Flight School Studio, Stonefly se présente à nous comme “une aventure tranquille au gré du vent”. On y incarne Annika, une jeune fille vivant avec son père. Ce dernier possède un vaisseau insectoïde aux nombreuses propriétés. Il y semble très attaché et bien évidemment, en bonne génération pourrie-gâtée que vous êtes, vous allez l’utiliser en cachette, oublier de fermer la porte du garage en le remettant à sa place et BIM, un malhonnête va vous le voler sans aucune vergogne. S’attirant alors les foudres de votre père qui est non seulement fâché mais en plus déçu; vous décidez de vous lancer dans un périple pour retrouver la bêbête. En chemin, vous rencontrerez une troupe de joyeux drilles qui vous aideront à vous dégotter votre propre carcasse volante et à la développer.

Placé dans un univers qui semble microscopique, Stonefly vous fera donc vadrouiller dans tout un tas de microcosmes. Des ronces près du sol au feuilles jaunes des cimes, en passant par les souches couleur ocre renfermant magasins et cordonniers; vous voguez au gré du vent. Ici et là vous trouverez des matériaux aux noms étranges : limodot, fawnicle, dinotite. Ces minéraux se trouvent dans des dépôts, sur les bestioles que vous rencontrerez ou bien sur les Alphas, d’immenses pucerons cachant entre leurs écailles ces ressources en masse ainsi que des hordes d’ennemis dont il faudra se dépêtrer. Ces ressources vous seront utiles pour crafter les différentes améliorations qui viendront donner à votre vaisseau de nouvelles fonctionnalités
Dash aérien, balayage plus puissant, bombes avec un plus grand rayon, extraction minière plus optimisée, au fur et à mesure de vos pérégrinations votre vaisseau prend du galon. S’ouvrent à vous ensuite des horizons nouveaux et une plus grande efficacité à miner et repousser les bestioles. Cependant, le jeu découvre très vite ses limites : la répétition. Inévitable dans un jeu de grind et d’amélioration comme celui-ci, on se lasse pourtant à force de faire la même boucle : récupération de matériaux, amélioration, exploration, récupération, amélioration, exploration etc… La traque des Alphas pourrait ajouter du piment mais il s’agit toujours du même schéma : on trouve trois traces qui nous ouvrent l’accès à la bête et ensuite il s’agit de farmer le plus possible avant de perdre notre vaisseau ou que l’Alpha redescende dans les profondeurs. D’autant que chaque Alpha de chaque zone n’offre aucune particularité sinon un color-swap et un peu plus d’ennemis/de matériaux.

Artistiquement le jeu est très beau. Les jeux de Flight School Studios ont toujours eu une direction artistique très léchée mais là le mélange d’effet cartoon, 3D, la patte “peinture” couplée à une musique aérienne et enlevée transmet vraiment cette sensation de tranquillité. Les animations de votre vaisseau créent une illusion parfaite de vol plané et on pourrait presque se détendre complètement rien qu’en faisant des petits sauts sur 5 mètres carrés. L’ombre au tableau provient de la technique et de l’ergonomie. Souvent la caméra se retrouve derrière un bout du décor, et ne pouvant pas la contrôler autrement qu’en déplaçant notre personnage, il arrive de piloter à l’aveugle. Ou de nous retrouver dans des endroits où nous ne sommes pas censés aller. Rien de bien méchant me direz-vous, mais la chute hors des limites du jeu provoque un respawn au dernier endroit où on se pose. Et si vous êtes bloqué quelque part à mourir en boucle sans pouvoir revenir vers les endroits pensés par les développeurs, vous êtes bons pour relancer le niveau entier, très frustrant. Outre ceci, des petits détails comme les textes défilant tout seul trop rapidement sans aucun moyen d’y revenir ou d’avoir un journal des dialogues sont des petites épines qui gâchent un peu l’expérience. On notera aussi les temps de chargement assez longs et les dialogues/cinématiques impossibles à passer lors des phases “à pied” qui semblent plus faire office de hub entre les phases en vaisseaux.
Stonefly a plein de bonnes idées : l’aspect sans aucune prise de tête qui permet de jouer pour se détendre, l’univers insectico-aéronautique, une direction artistique originale et très réussie. Mais l’aspect technique un peu bancal, l’ergonomie très lourde et l’absence d’explications malgré tout un univers établi peut perdre les moins motivés d’entre nous. C’est vraiment dommage car le titre est parfait si on y joue sans trop faire attention mais dès qu’on s’investit un peu dans le jeu, on en voit les limites et l’absence de profondeur. J’aurais aimé apprécier ce jeu davantage, et espère voir des correctifs de la part du studio afin de pallier ces petits couacs.
Ce test de Stonefly sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.
EN BREF
Les +
- Une DA magnifique
- Des sensations de vol très agréables
- Un univers original et bien mené
- Un chara-design hyper attachant
Les –
- Une structure trop répétitive
- Technique à la ramasse
- Une ergonomie pas forcément bien pensée
- Un scénario très vide
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J’aime pas le persil