Jeux VidéosTests

Test : Super Meat Boy Forever sur Nintendo Switch

Caractéristiques du jeu

  • Catégorie(s) : Aventure, Action, Plateformes, Casse-tête
  • Editeur(s) : Team Meat
  • Développeurs(s) : Team Meat
  • Sous-Titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Coréen, Néerlandais, Portugais, Russe, Chinois
  • Date de sortie : 23/12/2020
  • Joueur(s) : 1
  • Taille : 5622 MB
  • Classe d’âge : 12+

En 2010 se déversent sur nos écrans des litres… que dis-je, des hectolitres d’hémoglobine… En effet, Super Meat Boy voyait le jour et mettait ainsi nos nerfs à rude épreuve. Grâce à sa réalisation impeccable, nous avions pu retrouver notre petit cube rouge sur de nombreux supports tout en attendant une hypothétique suite des années durant ! Et bien, joie, bonheur et émerveillement puisqu’enfin, elle est là ! Super Meat Boy Forever vient de sortir ! Allons disséquer de ce pas cet épisode (dans tous les sens du terme bien évidemment).


Nous retrouvons directement Meat Boy et sa chère et tendre Bandage Girl. Notre petit couple file des jours heureux et a même accueilli Nugget, leur petit bout de chou. Malheureusement, le Dr Fetus est bien décidé à prendre sa revanche et, s’il a bien retenu la leçon de ne JAMAIS kidnapper Bandage Girl à nouveau, le voilà avec l’idée saugrenue de s’en prendre à Nugget… Ni une, ni deux, notre couple de héros voit rouge et se met en chasse afin de récupérer leur bébé.

Côté gameplay, oubliez tout ce que vous avez appris sur le premier épisode… ou presque. En effet, s’en est fini du plateformer exigeant aux niveaux délicieusement vicieux puisque, cette fois, la Team Meat nous propose un runner. Votre personnage va donc avancer continuellement sans aucun moyen de l’arrêter. Les deux seuls contrôles à votre disposition consistent en un bouton de saut qui, une fois en l’air, permet de décrocher un superbe direct du poing (servant également de dash) et un second pour effectuer une glissade ou plonger vers le bas. Si ce système va dérouter les habitués, les premiers niveaux servent de tutoriel en présentant les quelques subtilités que cela induit. Et si cette simplification sur deux boutons peut passer pour une bonne chose, dans les faits, on peste très souvent contre ce choix. Pourquoi ne pas avoir séparé saut et coup ? Et le dash ? Cela apporte une certaine rigidité et augmente la frustration du joueur et au final dessert le gameplay.

Bien entendu, que serait un jeu Meat Boy sans les quelques centaines de pièges qui parsèment chaque niveau ayant pour seul et unique but de répandre des litres d’hémoglobine ? Concernant ce point, le joueur ne sera pas déçu. En effet, si au début tout commence tranquillement avec quelques scies circulaires, chaque zone va rajouter de nouveaux concepts : ventilateurs qui vous dévient, parois à casser, caisses explosives se déclenchant après un certain nombre de contacts… Leur utilisation combinée va permettre la réalisation de portions de niveau parfois bien ardues, jusqu’à ce que l’on comprenne comment passer.

Et pourquoi donc utiliser le terme “portion de niveau” ? Tout simplement, car Super Meat Boy Forever n’a pas été construit d’un seul tenant, mais chaque nouvelle partie résulte en fait d’un assemblage aléatoire de sections. Un système de symboles permet par ailleurs de partager avec d’autres joueurs le même level design. Pratique pour se mesurer à quelqu’un sans crier à l’injustice. Pour ceux qui craignent une certaine redondance, les développeurs ont vu les choses en grand puisque ce sont pas moins de 7200 sections différentes que le titre a en réserve ! De quoi assurer une certaine rejouabilité. Malheureusement, ce système a ses limites puisque c’est le level design qui en prend un coup avec un équilibrage pas toujours au top : il n’est pas rare de buter sur un passage un peu plus complexe puis d’enchaîner jusqu’à la fin des obstacles bien plus faciles (je me suis retrouvé sur ma première run, au second tableau, devant un passage nécessitant un saut plus double dash à la frame près…mes nerfs s’en souviennent encore). On ressent donc au fil des niveaux un côté impersonnel, chose qui ne m’était pas arrivée sur le premier épisode. Heureusement, nous allons croiser très régulièrement le chemin de boss gigantesques qui seront l’occasion de varier les plaisirs en devant trouver et comprendre leur pattern avant de réussir à s’en défaire.

La direction artistique est un vrai régal pour nos rétines avec une orientation plus cartoonesque. Les développeurs ne sont pas tombés dans le piège du pixel art pour tenter de toucher un peu plus notre corde sensible. Et vu le résultat, on ne peut qu’applaudir ! Malgré une action rapide à l’écran, la lisibilité reste parfaite en toutes circonstances. De plus, chaque monde possède sa propre ambiance et, dans les derniers, les clins d’œil à de grandes licences de l’univers des jeux vidéo devraient vous faire sourire. L’histoire, quant à elle, avance grâce à de somptueuses et généreuses cut scènes qui donnent l’impression de se retrouver face à un dessin animé et on en redemande jusqu’à la fin. L’ambiance sonore n’a pas été oubliée non plus et c’est un sans-faute de ce côté. Entre musiques parfaitement adaptées à chaque monde et juste ce qu’il faut de bruitages, c’est parfait (bon j’avoue… au bout de la 200 000ème mort le petit bruit d’explosion… on en peut plus…). 

Comme nous l’avons vu un peu plus haut, la rejouabilité est assurée grâce aux 7200 sections dans lesquelles le soft vient piocher aléatoirement lors de la génération de votre seed. Avec un peu de persévérance (et d’habileté bien entendu) vous devriez pouvoir voir les crédits de fin en quelques heures seulement. Mais là n’est pas le seul but d’un “Super Meat Boy”. En effet, il faudra savoir se dépasser pour espérer le finir à 100 % : des tétines sont à trouver (elles remplacent les pansements du premier opus) et permettent de débloquer de nouveaux héros (malheureusement uniquement de l’esthétique, leur gameplay restant identique), les warp zone sont de retour tout comme le dark world… Je passe sur le rang S qui peut être obtenu en réussissant un niveau sans perdre de vie et en ne dépassant pas un certain temps au compteur. Et si cela ne vous suffit pas, un mode New Game + avec quelques surprises vous attend une fois le générique de fin terminé ! 


Si l’on retrouve avec plaisir Meat boy dans cette suite qui fera couler beaucoup de sang, le passage à un endless runner ne se fait pas sans quelques concessions. Adieu level design très inspiré au profit d’une génération aléatoire qui pourra frustrer le joueur devant quelques incohérences dans l’enchaînement des niveaux. De plus, si le fait de recommencer au début de chaque section en cas de décès permet des niveaux un peu plus long, le titre vire parfois plutôt dans le casse-tête le temps de comprendre comment passer le tableau. Côté réalisation technique c’est un sans-faute avec une charte graphique et sonore de haut vol et des cut-scenes qui donnent envie d’avancer dans l’histoire. Super Meat Boy Forever fait donc le boulot, mais, malheureusement, n’arrive pas à voler le trône sur lequel son aîné reste fièrement assis.

Ce test de Super Meat Boy Forever sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.


EN BREF

Les +

  • 7200 sections différentes !
  • La narration sous forme de dessin animé
  • Une quantité impressionnante de quêtes annexes
  • Les combats de boss

Les –

  • Un level design pas toujours inspiré
  • Un gameplay auquel il manque un ou deux boutons
  • Une difficulté pas toujours bien dosée
  • Mais pourquoi un runner…

Galerie d’images