Caractéristiques du jeu
- Catégorie(s) : Aventure/Combat/RPG/Action
- Editeur(s) : DECK 13
- Développeurs(s) : Monolith of Minds
- Voix : N/A
- Sous-Titres : Allemand, Anglais, Français, Japonais, Coréen, Russe, Chinois
- Date de sortie : 28 Mai 2020
- Joueur(s) : 1
- Taille : 710 Mo
- Classe d’âge : 18
En 2015, dans le pays de la bière et des saucisses qu’on appelle l’Allemagne, Richard et Gunther Beyer, deux frères se disent quelque chose qu’on s’est tous dit au moins une fois dans sa vie “Et si on faisait un jeu vidéo ?”. Sans aucune expérience ni dans le game design, ni dans la programmation, les deux frangins, curieux, apprenant pas à pas, tuto après tuto , article après article à créer un jeu et un studio, nommé Monolith of Minds. Cinq ans plus tard, le résultat arrive sur nos PC et nos Nintendo Switch sous la forme de Resolutiion, un jeu d’aventure qui fleure bon la techno qui tabasse, le sang, les robots, les petites filles et les chatons.
Tenter de résumer l’histoire de Resolutiion est à la fois impossible et dommage. En effet, le jeu vous lâche sans aucune explication dans un univers étrange et froid. Sous la forme de Valor, un robot-humain-monstre-biomécanique-mâle-femelle. Très vite, vous rencontrez Alibii, une IA qui va vous accompagner tout au long de votre exploration, se nourrissant des données de vos souvenirs. Et j’arrête là pour les explications. Le jeu est fait pour ça, découvrir l’histoire, le lore au travers de votre propre parcours. Réussir un premier jeu est déjà un exploit en soi tant ce domaine fait appel à une multitudes de techniques différentes, mais réussir parfaitement un premier jeu où la narration et la compréhension dudit jeu passent par le gameplay et l’exploration, alors là chapeau.
La désorientation est une partie intégrante du jeu et rien n’est plus jouissif que de ressentir sa propre évolution. Notre protagoniste commence avec un combo de trois coups (qui ne changeront pas tout au long du jeu), une barre de vie, une barre de stamina et c’est tout. Simple, efficace, vous comprenez assez vite que ce monde va être hostile et va vous demander de faire marcher aussi bien vos réflexes que votre stratégie. Les premiers ennemis vont peut-être vous donner du fil à retordre car le jeu ne sera pas plus sympa avec vous sous prétexte que vous débutez. Les développeurs aussi débutaient quand ils ont développé le jeu et le monde est un endroit hostile, faites-vous y. Cependant la courbe de progression est sévère mais juste. Les premiers ennemis rencontrés sont des robots qui ne vident que votre stamina et vous pourrez vous faire la main sur eux avant de tomber sur les vrais premiers ennemis qui passent directement au tonfa électrique et aux grenades immobilisantes. Si vous êtes un as, il ne vous causeront pas beaucoup de souci. Si vous êtes un sac (comme moi), ils ne feront qu’une bouchée de vous et vous respawnez au dernier checkpoint rencontré. La carte, ressemblant à un circuit imprimé n’est absolument pas friendly et une petite légende ne serait pas de trop. Mais très vite à force d’exploration et de backtracking, vous trouverez vos marques.
Resolutiion a ce détail bienveillant qui rend les morts à répétition bien plus supportables : Les ennemis morts RESTENT morts. Vous faire tuer et revenir à un checkpoint loin avant peut paraître frustrant mais c’est aussi une occasion de mémoriser les chemins, les détours et de marcher dans le sang de vos ennemis avant de vous venger de celui qui vient de vous occire. À force de crapahuter dans les régions diverses de ce monde bizarre, vous débloquerez diverses capacités vous permettant ou bien de combattre d’une nouvelle manière ou bien d’atteindre des endroits auparavant inaccessibles. Une pratique classique des Metroidvania mais la carte étant tellement sommaire, il est parfois difficile de retrouver son chemin dans ce level design tortueux. On aurait aimé voir comme pour Hollow Knight un système permettant de marquer certains endroits afin de pouvoir revenir l’explorer une fois la situation le permettant.
Maintenant que nous avons abordé un des seuls défauts du jeu, parlons d’une de ses plus grosses qualités : l’écriture. Qu’on soit bien clair : je suis un énorme fan des jeux où le joueur doit aller chercher le lore dans tout un tas de détails, de journaux, de dialogues avec des PNJ ou encore tout au bout d’un chemin rempli de dangers. Dark Souls, Hollow Knight ou Metal Gear Solid sont pour moi des monuments de narration justement pour ça. Et ici c’est le cas. Vous pouvez très bien vous contenter de la quête principale, dézinguer tout ce qui bouge, ne parler à personne et vous farcir aussi bien les bandits du désert que les petits cervidés inoffensifs. Mais ce serait passer à côté d’une ambiance qui oscille entre une légèreté consciente d’elle-même (à la Earthbound ou Undertale) et un univers glauque et sombre découlant d’une dystopie vraiment sordide. Certains niveaux vous feront arpenter la beauté d’une forêt remplie de lapins qui, entre deux “tu as vu comme je suis chou ?” vous expliquent la chute du monde; d’autres consisteront en un stade rempli de gore avec une musique brutale façon Doom.
L’autre énorme point positif de Resolutiion est sa direction artistique, et ce, à tous les niveaux. Alors oui, on va virer l’éléphant de la pièce : en voyant les premiers trailers, on s’est tous dit “Ah tiens, Hyper Light Drifter 2“. Voilà, c’est dit, et c’est faux. Les dessins sont plus rugueux, l’ensemble a un côté plus sale et plus trash mais ça ajoute au côté bizarroïde du titre. Chaque animation est faite avec soin et avec amour par Chris Rafferty, ça se sent, et aussi bien la gamme colorée de chaque biome que les détails en arrière-plan vous rendront assez béats. Pour servir ces visuels magnifiques, la bande-son de Gerrit Wolf vient donner un rythme vraiment cool à tout ça. Les compositions, faites de sons à l’ancienne et d’instruments électronique viennent s’agrémenter d’un battement supplémentaire quand des ennemis sont proches, vous mettant en alerte et aiguisant tous vos sens tandis que vous vous préparez à trancher dans le gras.
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Il est vraiment très appréciable de voir de nouveaux studios prometteurs surgir de nulle part. Il est encore plus agréable de les voir sortir des jeux d’une telle qualité et d’une telle profondeur. Le titre vous laisse ici le choix d’être un héros ou un salaud. Sans jamais vous dire quoi faire, en vous indiquant vaguement de temps en temps où aller, le jeu vous laisse surtout vivre cette aventure à votre manière. Bourré de références à d’anciens projets artistiques, le soft est une mine d’or pour qui aime décrypter des codes, trouver des secrets et vivre une expérience à la fois drôle et cauchemardesque. Si entre deux réflexions sur le transhumanisme vous aimez parler à des anguilles et vous faire poursuivre par des chatons géants dans le désert, si combattre des dieux vous plaît autant qu’écouter un cerf vous parler d’Histoire, si vous aimez les boss dont le design est tellement phallique que le studio en a sorti un sex-toy dérivé (si, si) alors Resolutiion est fait pour vous. Ca sort le 28 mai 2020, jetez-vous dessus
Ce Test Switch de Resolutiion a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.
En bref
Avantages
- Une richesse incroyable à tous les niveaux
- Un système de jeu simple mais efficace et qui laisse la place à des affrontements variés
- Des graphismes magnifiques
- Une bande-son excellente
- Plein de petits secrets partout
- Des chatons géants
Défauts
- La carte du monde est très sommaire et demandera de la patience avant d’être apprivoisée
- Certains passages très labyrinthiques justement en pâtissent car il est difficile de se repérer sans marqueurs aucun
- La traduction française laisse parfois à désirer
Notre Note :
5/5

J’aime pas le persil