Jeux VidéosTests

Test : Tony Hawk’s Pro Skater 1+2 sur Nintendo Switch

Caractéristiques du jeu

  • Sous-Titres : Anglais, Allemand, Français, Espagnol, Italien, Portugais, Japonais
  • Date de sortie : 25 Juin 2021
  • Joueur(s) : 1 à 8 joueurs
  • Taille : 12543 Mb
  • Classe d’âge : 12 ans

Ce test de Tony Hawk’s Pro Skater 1+2 sur Nintendo Switch a été réalisé sur une partie complète de 15 heures.


Dans les années 2000, il y avait plusieurs façons d’être cool. On pouvait faire croire qu’on avait réussi à attraper Mew derrière le camion de Carmin sur Mer. On pouvait dire à tout le monde qu’on avait une copine qu’on avait déjà embrassé avec la langue (avant qu’elle ne reparte pour toujours au Canada). On pouvait aussi avoir un bandana rouge sur notre maillot de Zidane. Mais la façon la plus efficace d’être cool, c’était de faire du skateboard. Je regardais avec beaucoup d’admiration ces jeunes aux cheveux longs qui portaient des baggys, des Vans et squattaient dans le skatepark du Stade Verdun. Ma première tentative de monter sur une planche se fit dans la rue en bas de chez mes parents. Là, dans ce petit lotissement du Luberon où les cigales chantent, on vit ce jour-là un bambin blond se frapper violemment le menton et le genou sur le goudron tandis que son skate partait s’éclater dans le portail en fer du voisin. Cette tentative fut donc la dernière et je trouvais réconfort à ma frustration dans le refuge doré d’une chambre d’enfance. J’allumais la PlayStation et lançais alors Tony Hawk’s Pro Skater 2, et je fis plus de tricks cet après-midi que n’importe quel jeune du skatepark du Stade Verdun n’en fit toute sa vie. Vingt ans plus tard, je sais que le camion de Carmin sur Mer ne cache rien, mon maillot de Zidane est trop petit, j’embrasse ma copine avec la langue sans qu’elle ne parte au Canada. Mais je suis toujours incapable de faire du Skateboard. Par contre, j’ai une Nintendo Switch et devinez quoi ? Tony Hawk’s Pro Skater 1+2 vient de sortir dessus.

La compilation mélangeant les deux premiers épisodes est sortie initialement l’été dernier sur PC, PS4 et Xbox. Développé par Vicarious Visions (à qui nous devons également l’excellent Crash Bandicoot N. Sane Trilogy), le titre proposait une expérience dépoussiérée de ces jeux emblématiques. Un peu moins d’un an plus tard, enfin arrive la version hybride, portée par le studio Turn Me Up, que vaut-elle ?


Je ne vous cache pas que ce test sera entièrement subjectif, que la note sera maximale et que toute recherche d’impartialité est bien vaine ici. Parce qu’à la seconde où j’ai posé mes mains sur le pad, entendant les notes de Guerrilla Radio par Rage Against The Machine, je suis retombé en enfance. La cinématique d’intro mélangeant 4:3 et prises de vue HD a fini de me charmer et avant même de choisir mon propre skater, je savais déjà que j’allais passer un excellent moment.

THPS, ça a toujours été une formule entre le collectathon et l’entorse de doigts : on évolue dans différents parcs, où se cachent divers items, on enchaîne les figures, les acrobaties, les combos et à force de persévérance, on débloque d’autres parcs, et on continue. Malgré un tutoriel présentant les tricks de base, vous aurez tôt fait d’oublier la moitié des voltiges possibles. Car outre les noms à base de “flip flop hoppity grab tail sun worshipping prout 540”, le chrono ne vous laisse que peu de temps pour effectuer le plus gros score possible. Pour les habitués de la licence, sachez que les items à collecter sont aux mêmes endroits que dans les épisodes d’origine, mais les nouveaux venus trouveront peut-être frustrant d’avoir une fenêtre si petite pour explorer les niveaux. Mais le skateboard, c’est avant tout ceci : répéter encore et encore le même mouvement, jusqu’à y arriver parfaitement. Alors il vous faudra faire des choix, recommencer, échouer à deux doigts du but mais toujours on y revient. Collecter les points de compétence, les S-K-A-T-E, les cassettes vidéos, les VV, les aliens etc. Tous ces petits collectibles viendront offrir des moments de répits dans vos enchaînements de figures.

Et puis petit à petit, on se sent plus à l’aise, on réussit de mieux en mieux ses enchaînements, et on a tôt fait de se sentir dans sa piscine vide comme un poisson dans l’eau. Si vous avez le choix entre une bonne palanquée de skaters emblématiques, certains personnages cachés raviront les fans originaux de la licence (Il n’y a évidemment pas le Tisseur de THPS 2 pour des raisons de droits j’imagine). Vous pouvez également créer votre propre personnage. Le style de rider vous donnant accès à des stats de base plus ou moins élevées dans telle ou telle catégorie, jouer comme un méga dingue vous permettra cependant de tout maxer. Côté personnalisation, le titre ne s’arrête pas là puisqu’il offre la possibilité de customiser vos planches, vos fringues, votre insigne et même votre palette de mouvements. En effet, à force de relever des défis, volontairement ou non, vous allez débloquer plus de 800 challenges vous donnant accès à de nouveaux skins de planches, de nouveaux emplacements pour y ranger vos super tricks (vous avez droit à 10 slots par perso). Si la durée de vie s’en trouve assez artificiellement gonflée, il est toujours appréciable que le jeu nous laisse le choix de faire notre petit skateur sur mesure. (Et puis on peut avoir une casquette avec un caca dessus).

Les features de Tony Hawk’s Pro Skater 1+2 comptent aussi un multijoueur et un éditeur de park. Le premier est assez déçevant en online. Si la stabilité est au rendez-vous, les parties s’enchaînent sans qu’on ne sache bien trop qui gagne, qui perd, on peut quitter à tout moment et rejoindre à tout moment. C’est sans pression et c’est aussi l’occasion de voir des scores absolument démentiels de 2 545 658 points quand on a péniblement réussi à en placer 150 000. On peut aussi jouer en compétitif, avec des gens de notre niveau, mais là encore, peu d’intérêt. Le vrai intérêt du multi, dans THPS, ça a toujours été l’écran splitté avec un ou des copains/copines. Et il est bel et bien là. Étonnamment le jeu reste stable sur Switch, avec un 30 fps constant. L’éditeur de park, quant à lui, doit être un vrai plaisir sur pc mais force est de constater qu’au joystick, la mise en place n’est pas optimale sans être non plus une corvée. On peut uploader ses parks en ligne et télécharger ceux des autres et c’est là encore une feature qui ajoute à la convivialité d’un titre qui offre déjà beaucoup.

Le vrai gros défaut provient de l’aspect visuel du jeu. Si le titre d’origine n’était pas une claque graphique, les textures ici bavent et mettent du temps à se charger. Les temps de chargement sont plutôt longs et les éclairages soignés du titre d’origine laissent ici place à un jeu de lumière très basique. Cependant, la stabilité du framerate et le 1080p en dock ainsi que le 720p en mode portable innocentent totalement Turn Me Up. Le portage est bon, c’est simplement encore une fois la démonstration des limites techniques de la Nintendo Switch. Et c’est clairement dommage, parce que c’est à mon sens le seul gros point noir de ce jeu.


J’ai pas racheté de baggy, j’ai pas racheté de skate, j’ai pas laissé pousser mes cheveux à nouveau. Pourtant j’ai clairement vécu à nouveau ma pré-adolescence. Avec son rock grunge, son ambiance “sale gosse rebelle”, son odeur d’AMERICA FUCK YEAH et ses chutes à répétition, Tony Hawk’s Pro Skater 1+2 est une bonne grosse dose de nostalgie. Les anciens du skatepark du Stade Verdun peuvent bien aller se faire cuire un oeuf, je suis quasiment sûr qu’ils n’ont jamais réussi à placer un Nosegrab Hoppity Flab Flab Will Ferrel 720 aussi bien que moi.

Ce test de Tony Hawk’s Pro Skater 1+2sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.


EN BREF

Les +

  • Les sensations sont toujours parfaites
  • Tout est là où on l’attend
  • Permet de reconnaître Tony Hawk dans la rue
  • Framerate stable, musique rock

Les –

  • Visuellement très dommage, textures baveuses
  • Tout est là où on l’attend.
  • Menus assez lourdauds
  • Multijoueur online assez oubliable

Galerie d’images