Test : Turrican Flashback sur Nintendo Switch

Caractéristiques du jeu

Catégorie(s) : Jeu de tir, Action, Plateformes, Arcade
Editeur(s) : ININ Games
Développeurs(s) : Factor 5

Sous-Titres : Anglais
Date de sortie : 29/01/2021
Joueur(s) : 1
Taille : 67 Mo
Classe d’âge : 7+

Sorti en 1990 sur les différents supports informatiques de l’époque (Amstrad CPC, C64, ZX Spectrum, Amiga ou encore Atari), Turrican pose les premiers jalons d’une saga qui comptera plusieurs épisodes. Sa popularité, son gameplay nerveux et ses niveaux gigantesques lui ouvriront même les portes des différentes consoles, qu’elles soient portables (PC Engine, Game Boy) ou de salon (NES, Super Nintendo, Mega Drive). Malheureusement, la série disparaît après la sortie de Super Turrican 2 en 1995. 25 ans plus tard, ININ Game et Factor 5 ont décidé de rattraper un peu le temps perdu et nous offrent une compilation qui regroupe Turrican 1 et 2, Super Turrican et Mega Turrican. Voyons donc ce que Turrican Flashback a à nous offrir !

Côté histoire, tout démarre sur la planète Alterra. Celle-ci fut terraformée des années auparavant par des colons à l’aide du M.O.R.G.U.L. un système automatisé. Mais, suite à un tremblement de terre cataclysmique, celui-ci se rebelle contre ses créateurs, les forçant à déserter. Il a donc eu tout son temps pour créer cinq environnements inhospitaliers et habités par des créatures dont la seule mission sera de faire la peau à tout intrus arrivant sur sa surface. Revanchards, les humains n’ont pas l’intention de le laisser tranquille et envoient le Turrican, un guerrier mutant avec une armure dernier cri bardée d’armes, afin d’annihiler M.O.R.G.U.L. et ses rejetons… Les épisodes suivants mettront à nouveau en scène l’armure Turrican contre des hordes de créatures issues de l’esprit biomécanique de “La Machine” dont le seul but est d’asservir la galaxie ! Oui, rien que ça !

Concernant le gameplay, le portage respecte parfaitement la proposition de départ, et même la sublime ! En effet, si les titres gardent leur nervosité et l’exigence inhérente aux années 90, nous avons le droit à une utilisation plus judicieuse des caractéristiques de nos manettes. Ainsi, chacune des capacités de notre armure se voit mappée sur un bouton (reconfigurable à loisir) et, le moins que l’on puisse dire, cela nous facilite grandement la vie. Le rembobinage est également de la partie et sauvera plus d’une fois les joueurs trop pressés dans leur progression. Enfin, pour finir sur le côté accessibilité, il est dorénavant possible de sauvegarder à loisir.

Pour les joueurs de moins de 30 ans, sachez que l’armure Turrican est une arme de destruction massive bénéficiant de plusieurs modes de tirs, d’un rayon destructeur dirigeable à 360° autour d’elle, qu’elle peut se transformer en une boule bardée de pic complètement invincible, mais ne pouvant être dirigée que de gauche à droite (qui a dit Metroid ?!), qu’elle peut poser des mines… Malgré cela, le challenge est bien là et les ennemis se feront un malin plaisir de ponctionner avidement le contenu de votre barre de vie ! Et, si vous pensez avoir des réflexes à toute épreuve, prenez garde aux nombreux pièges, piques, et fosses qui vous rappelleront sans cesse que la vie de sauveur n’est pas de tout repos… C’est notamment cette profusion de pouvoirs, et leur utilisation optimum en fonction des situations qui a donné ses lettres de noblesse à la série.

Car si de prime abord, on peut croire à un bête shooter mêlé à de la plateforme, on se rend vite compte que le level design est bien plus tortueux qu’il n’y paraît ! Ainsi, dans Turrican 1 et 2, il ne faudra pas hésiter à aller fouiller les moindres recoins, sonder les murs… Sachant que les différents niveaux s’étalent de façon assez impressionnante dans toutes les directions, il faudra plusieurs runs avant d’en faire le tour. Les explorations sont très souvent avantageuses puisque débouchant très régulièrement sur des vies supplémentaires. Super Turrican et Mega Turrican, quant à eux, sont plus conventionnels dans leur construction avec des niveaux plus linéaires mais compensés par des graphismes plus fouillés.

Concernant ce dernier point, Turrican Flashback respecte la proposition de départ tout en pensant à nos écrans qui sont maintenant quasiment exclusivement au format 16/9ème ou équivalent. Nous avons donc à notre disposition tout un tas d’options pour ajuster l’aire de jeu à notre convenance en modifiant le ratio d’écran. Les plus nostalgiques seront même heureux de voir qu’il est possible de rajouter les fameuses “scanline” simulant un affichage sur les téléviseurs CRT…

Du côté des jeux en eux-mêmes on se trouve en présence d’une 2D de très bonne facture avec des animations qui n’ont pas à rougir encore de nos jours. Les différents environnements sont bien marqués et suffisamment différents pour ne pas lasser le joueur. Bien entendu, certains se retrouvent entre les différents opus, mais à l’époque leur sortie était séparée de plusieurs années ! Les boss restent toujours aussi impressionnants avec des sprites occupant la majeure partie de l’écran de jeu. La fluidité est de mise et aucun ralentissement n’est venu gâcher l’expérience, aussi bien en portable qu’en docké (encore heureux me direz-vous vu la puissance de calcul disponible sur la Switch comparé aux PC / consoles de l’époque).

La partie sonore est toujours un délice, portée par une bande son du talentueux Chris Huelsbeck. Ce dernier, ayant réussi à tirer le meilleur des capacités des machines à sa disposition, a permis à la licence d’atteindre le rang de légende avec des musiques qui aujourd’hui encore restent gravées dans la tête des joueurs de la première heure. On regrettera tout de même de ne pas avoir droit aux versions remastérisées, sorties en 2013 dans la compilation Turrican Soundtrack Anthology.

Turrican Flashback est une compilation qui rappellera de très bons souvenirs aux plus anciens et qui fera découvrir aux autres une licence qui a servi de source d’inspiration pour de nombreux titres. Pour cette portion de joueurs, il faudra tout d’abord passer outre l’aspect un peu brut des productions d’antan, mais ce serait passer à côté de réels chefs d’œuvres. Et, s’il fallait réellement trouver quelques défauts, on pourrait relever le manque de bonus. On aurait aimé, par exemple, quelques artworks de l’époque, des interviews de l’équipe d’origine, un lecteur audio pour se laisser bercer par l’OST (l’originale ou la version de 2013) ou encore quelques modes de jeu inédits comme un “boss mode”, ou un “Time Attack”… Peut-être lors d’une éventuelle suite… un jour…

Ce test de Turrican Flashbac k sur Nintendo Switch a été réalisé à partir d’une version offerte par l’éditeur.